L'aventurier du Texas, ça commence, on a l'impression que Boetticher a envie de prendre le genre en dérision. Notre héro, interprété par Randolph Scott, se bidonne à chaque pas qu'il fait dans la ville à son arrivée. Et pour cause. Les spécimens qui y habitent sont assez colorés. Mais en plus, notre cow boy, il prend personne au sérieux. Quand on le menace de le tuer, il répond avec un grand sourire un peu dadais.
Malheureusement, ce si bon départ n'est pas à l'image du reste du film qui va vite prendre un tournant plus sérieux. C'est dommage. Puis, l'autre défaut du scénario, pour moi, c'est qu'il se passe trop de choses en peu de temps, trop de retournements de situation. Mais à part ça, ça tient la route. Chaque situation est plutôt bien écrite. Et quand un doute surgit quant à une motivation, Boetticher la fait dire à ses personnages, directement, sans subtilité. C'est un choc. Mais ça fonctionne et ça ajoute une dose d'humour. Un gars qui se justifie de son acte presque face caméra après avoir tiré sur quelqu'un, c'est pas commun. En tous cas, ça permet de se dire que le scénariste a pensé à tout et que rien n'est laissé au hasard (bon après si on fouille il y a toujours moyen de trouver).
Côté mise en scène, les plans ne sont peut être pas tous super léchés, mais au moins l'action reste visible. Et puis en plus le lieu est assez sympa: par exemple, la prison est à l'entrée de la ville et il faut traverser un pont (assez large pour des charettes hein) pour atteindre la ville ; rien que ça c'est sympa. Pis les personnages sont marrants. Et nombreux. Cela permet de vraiment dynamiser l'intrigue.
Un western sympa, donc, mais dont le scénario comprend trop de retournements de situation. Et puis aussi, vraiment dommage que le second degré ne soit pas maintenu jusqu'au bout (enfin on rit un peu de temps en temps quand même).