Si l'on peut douter constamment de la solidité et de la crédibilité de l'ensemble (Yves Montand, accent du Sud, qui interprète un haut gradé de l'URSS, le tout filmé dans des décors bien trop factices pour être vraisemblables avec en prime tout en français - et même certains acteurs à l'accent douteux qui se plante dans leur texte ! si si !) On ne peut que se mettre à genoux devant la virtuosité de Costa Gavras.
Son cinéma, qu'il aime ne pas résumer à son aspect politique, l'est pourtant pleinement.
Avec un sens inné du huit-clos, il met en scène parfaitement Yves Montand qu'on découvre sous un visage bien plus sombre et donc puissant et instaure un rythme de ritournelle entêtante (certes parfois un peu trop longue) et dérangeante pour mieux témoigner de la torture psychologique exercée à l'époque.
Si l'ensemble ne manque pas d'humour c'est pour se réserver certains moments de grâce et d'humanité, lors, par exemple, des scènes de procès, vers la fin du film, où l'on court au fou rire général et incontrôlé, ou même lorsque les accusés deviennent en quelques sortes dépendants de leurs bourreaux (avec le fameux : "Où est mon référant ?").