Jacob Singer est un employé de la Poste, ancien combattant au Vietnam, qui vit vit avec sa copine à Brooklyn.
Il commence à avoir des visions/hallucinations sur un événement survenu au Vietnam et se sent épié et poursuivi par des démons, des êtres inhumains et horrifiques.
Il n’arrive plus à distinguer la réalité de ses cauchemars. Ils grandissent, se multiplient et prennent le pas sur sa vie réelle pour la transformer en vérité alternative.
On nage alors en plein délire schizo-maniaco-psychotique.
Adrian Lyne réalise un film tendu, sombre et stressant.
Le malaise est latent et résulte d’une photo grise, où le ciel est bas et n’accorde aucune issue et échappatoire au personnage principal.
Les acteurs sont justes et vrais, chose difficile avec des partitions aussi barrées, complexes et déprimantes.
Tim Robbins est fragile et habité. On croit à sa fureur de vivre lorsqu’il sombre progressivement dans la folie.
Elizabeth Peña est intense et envoûtante.
Les autres acteurs sont impeccables à l’image de Danny Aiello en chiropracteur confident, Matt Craven en repenti informateur et Pruitt Taylor Vince en ancien compagnon d’arme annonciateur du tumulte à venir.
Le seul bémol serait le scénario qui nous conduit à la solution un peu trop rapidement mais qui ne gâche pas le plaisir de se perdre dans les tréfonds de l’âme de Jacob et les bas-fonds de New York.
Un très bon film, intense et prenant. L’autre versant, froid et urbain d’Angel Heart.