L’echelle de Jacob offre en l’espace de 115 minutes un message politique et métaphysique d’une puissance inouïe.
Le film s’ouvre sur une séquence de guerre se déroulant durant le conflit au Vietnam.
Cette scène des plus anodines marqué par la blessure mortelle du personnage principal est interrompue par son réveil dans le métro new yorkais.
Cette partie que j’appellerai partie “d’exposition” présente l’un des thèmes principaux de cette oeuvre, le stress post traumatique.
Le sujet du stress post traumatique est évoqué tout au long du métrage et ne sert qu’à perdre un peu plus le spectateur dans une spirale ou se mêle étroitement conspiration et religion.
En effet, le film de Lyne possède à mon sens plusieurs niveaux de lecture.
Je vais vous développer la mienne ci dessous.
Une représentation du voyage vers l’au delà et le repos éternel
Tout au long de l’histoire, plusieurs allusions, subtiles ou non seront faite à la bible.
La narration se décompose en trois parties représentant chacun un lieu métaphysique (le purgatoire, l’enfer et le paradis).
Partie 1 : Le purgatoire
Le purgatoire est ici représenté par Jacob qui cherche des réponses à ce qui a pu arriver à lui et son escadron durant l’attaque au Vietnam.
L’image du dos bloqué renvoie également à ce concept de purgatoire.
De plus, l’aspect de la guerre du Viet nam dévoilée par Lyne fait écho à aux polémiques liées aux viols et à la drogue qui entoure cette bataille.
Partie 2 : L’enfer
Cette partie là est montrée de manière très imagée et sans concession.
L’enfer est représenté par les cauchemars de Jacob, ils montrent des créatures démoniaques, difformes (être sans visage le plus souvent).
Cette plongée dans les enfers est matérialisée par l’hopital délabré dans lequel est conduit le protagoniste.
Celui ci est peuplé de gens habités par la folie et possédant de sévères malformations.
Partie 3 : Le paradis
Aidé par différents antagonistes (ou chérubins) tout au long de son parcours, Jacob va puiser dans ses ressources pour trouver la paix intérieur qui le conduit au paradis ou il put rejoindre son fils décédé, interprété par l’acteur angélique de l’époque et non crédité ici, Mackauley Culkin.
Les trois lieux cités ci dessus sont matérialisés par des chemins ou route que l’on voit tout au long du film (les chemins de fer, le chemin conduisant au lieu d’opération dans cette abominable hopital et les escaliers de la maison familiale).
Ce récit politico-religieux est magnifié par la bande originale composée par Maurice Jarre et par une solide interprétation de Tim Robbins.
Je recommande ardemment cette oeuvre de 1990 oubliée voir méconnue mais ô combien singulière et exceptionnelle.