C'est un véritable cauchemar qu'Adrian Lyne met en scène avec L'Échelle de Jacob, une descente en enfer vers ce qui semblerait être une folie, ainsi qu'une Guerre qui ne quitte jamais vraiment l'esprit de ceux qui l'ont vécue.
Pour mettre en image ce cauchemar, le metteur en scène de Liaison fatale va d'abord s'appuyer sur un scénario fascinant qui va lui permettre de vraiment axer son film sur le protagoniste, quitte à ne pas trop exploiter les personnages l'entourant. On va suivre la vie de celui-ci et avoir les mêmes interrogations que lui sur ce qui semble être d'abord de simples cauchemars liés au traumatisme de la Guerre, avant de prendre des proportions inattendues, qui vont parfaitement être exploitées par une mise en scène froide et saisissante.
Très vite, Lyne met en place son atmosphère, elle est cauchemardesque, avec une tension qui va s'accentuer plus on avance dans le récit, avec une frontière totalement floue entre ce qui est vrai ou non. D'ailleurs, on se rend compte dès le début qu'on ne le saura jamais vraiment, et c'est bien là-dessus que L'Échelle de Jacob joue. On se laisse entraîner, quitte à se perdre, au cœur de cette folie alambiquée (mais avec une narration cohérente, qui nous maintient tout de même dans l'atmosphère), avec comme unique but de s'en sortir, et comprendre comment cet homme désespéré en est arrivé là.
Il y a bien quelques points faibles, comme le message du film, ainsi que sa connotation biblique, un peu trop rabâchée (explicitement ou non) ou quelques excès, mais ils ne sont pas préjudiciables, et n'empêchent aucunement de se laisser imprégner de l'atmosphère du film. Fascinant de bout en bout, L'Échelle de Jacob ne manque pas non plus de séquences marquantes, à l'image de celle de l’hôpital qui reste bien gravée en mémoire et, on notera aussi son esthétisme particulier et étrange, assez typé de son époque mais qui colle parfaitement aux images.
En signant L'Échelle de Jacob, Adrian Lyne nous entraîne dans un véritable cauchemar, où la folie va venir se mêler à des traumatismes de Guerre et une vie passée tourmentée, il met en scène une atmosphère totalement prenante et fascinante, souvent intense et donc les séquences marquantes, qui ne manquent pas, vont faire froid dans le dos.
Merci à El Grande OG !