"Décrit dans le Livre de la Genèse (chapitre 28, Versets 11 à 19), l'Échelle de Jacob se réfère au rêve du patriarche Jacob fuyant son frère Ésaü, représentant une échelle montant vers le ciel. "
A l'origine, le script de Bruce Joel Rubin avait beaucoup de référence biblique, mais il préféra les réduire au strict minimum, craignant que ce soit un peu too much et je ne pus que lui donner raison après avoir vu ce film.
Partant de l'un de ses cauchemars récurrents (où il se trouvait enfermé dans une station de métro), Rubin broda autour de celui-ci une allégorie sur le voyage en Enfer d'un soldat ayant vécu le traumatisme du Vietnam.
Résultant de sa fascination envers le thème de la vie après la mort (récurrent dans ses scripts comme ceux de Deadly Friend, Brainstorm et Ghost), Rubin proposa son script à plusieurs studios durant de nombreuses fois.
Ce fut finalement Carolco Pictures (Total Recall, T2, Basic Instinct) qui lui ouvrit grand les bras tout en lui laissant une liberté artistique totale.
Après que Ridley Scott et Sydney Lumet eûrent été approchés, ce fut finalement Adrian Lyne qui fut choisi pour réaliser cette œuvre atypique. Celui-ci ayant très fortement apprécié le script de Rubin, il se lança avec enthousiasme dans la mise en image de Jacob's Ladder.
Le casting pour les deux rôles principaux (soit Jacob et sa petite amie Jezabel -inspirée par la Reine impie du Royaume de Samarie) fut une valse de choix divers:
-Dustin Hoffman puis Al Pacino furent envisagés tandis que Julia Roberts et Andie MacDowell lfurent pressenties du côté féminin.
C'est finalement deux acteurs peu connus du grand public qui furent choisis: Tim Robbins et Elisabeth Peña.
Le reste de la distribution inclue:
- le toujours sympathique Danny Aiello (Hudson Hawk, Léon),
-la nouvelle star montante de l'époque,Macaulay Culkin
et quelques futures têtes d'affiche (à la télé ou au ciné) telles que:
-Ving Rhames (Pulp Fiction, la saga Mission:Impossible),
-Pruitt Taylor Vince (JFK et Natural Born Killers d'Oliver Stone)
-et Eriq LaSalle (E.R).
Pour représenter cet Enfer personnel du pauvre Jacob Singer, la production design s'inspire autant de "La Commedia" de Dante Alighieri que des peintures étranges de Francis Bacon (Three Studies for a Portrait of Lucian Freud en 1964, Portrait of Michel Leris en 1976 entres autres).
Filmant des personnages secouant leurs têtes au ralenti, les mouvements sont accélérés à l'image et donne cette terrifiante vision des fameux "démons" que Jacob voit à tout bout de champs.
Ce qui inspira comme tout le monde le sait, les trois premiers épisodes vidéoludiques de la saga Silent Hill (y compris sa B.O).
Bref, le film nous présente un futur alternatif (l'Enfer personnel de Jacob) mais lorsque celui-ci aura enfin accédé au sommet du Mont Purgatoire (l'acceptation de ses actions au Vietnam), il pourra alors se retrouver aux Portes du Paradis et ainsi retrouver son fils prématurément décédé (la scène finale dans l'escalier de la maison familiale et la montée des marches illuminées par la lumière Divine).
En résumé, Jacob's Ladder est une expérience terrifiante dans cet Enfer personnel qu'est devenu la vie du pauvre Jacob.
Tim Robbins y trouve son rôle le plus complexe et Lyne son meilleur film.
Emouvant et effrayant, ce drame psychologique mérite sa place dans les meilleurs films de l'Histoire du Cinéma et restera à jamais unique (et ce, même si un remake a fait surface en 2019, mais ça, je m'en fous, je ne le verrais pas)...
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