Les horreurs de la guerre
Un film qui renouvelle complètement ce qu'on a coutume d'appeler "les films de fantôme", lequel n'est en général qu'un vulgaire ectoplasme destiné à effrayer les vivants.
Un lien particulier, fait de peur, bien sûr, mais surtout de fascination et d'empathie va se créer entre l'orphelin de 12 ans réfugié au pensionnat catholique en pleine guerre civile espagnole, et cette ombre gémissante qui rase les murs ou le regarde de ses grands yeux sombres dans un visage de craie.
L'horreur d'une guerre où les enfants survivent comme ils peuvent, tenaillés par la faim et la peur, entre la directrice stricte mais juste, Marisa Paredes impressionnante en gardienne unijambiste des lieux, le professeur Casares, humain mais impuissant au plein sens du terme, et la brute épaisse, ancien élève solitaire devenu homme à tout faire, Eduardo Noriega à la beauté animale, dont la brutalité n'a d'égale que sa cupidité.
Une mise en scène au cordeau et le jeu remarquable des jeunes acteurs dans des prises de vue à couper le souffle : intense et prenant.