Nicolas Vanier est un homme que je connais sans vraiment connaître. Interrogé à son propos, j'aurais dit que c'était l'aventurier type de la fin du vingtième siècle à organiser/mettre en œuvre des randonnées dans le Grand Nord plutôt médiatisées. J'avais dû voir il y a pas mal d'années un reportage sur les régions polaires sans m'y attarder. Là, pour bâtir ma critique, je suis allé sur Wikipedia (qu'il faut prendre avec quelques pincettes mais qui a aussi l'avantage de déniaiser rapidement un gars comme moi) et découvre que ses expériences polaires l'ont conduit à écrire des romans et réaliser des films. Nous y voilà.
En plus, Nicolas Vanier a passé son enfance dans un immense domaine solognot. Et, pan, nous y revoilà.
Parce que "l'école buissonnière" se passe en Sologne dans les années 1925 environ. Un jeune enfant, Paul, est extrait d'un orphelinat parisien aux méthodes éducatives coercitives pour être placé chez un couple dans un grand domaine solognot où elle, est servante au manoir et lui, garde-chasse.
Le point intéressant du film, c'est la découverte par le petit garçon, citadin parisien, de la nature, de la forêt et des animaux sauvages de cette forêt. Il peut s'appuyer sur l'amitié d'un braconnier, en lutte ouverte avec le garde-chasse comme il se doit, qui l'initie à différents mystères que ce soit de la chasse ou de la pêche à la mouche …
D'autant que la photographie de cette jolie et paisible région par Eric Guichard est absolument superbe. Il n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai car j'ai déjà pu apprécier la photographie dans "Himalaya, l'enfance d'un chef", par exemple. Ici, la paisible campagne solognote est magnifiquement rendue avec de sublimes photos de forêts, de mares où les arbres se reflètent. Sans oublier les photos d'oiseaux, d'échassiers ou encore un cerf royal avec ses magnifiques bois.
Ensuite, l'histoire, tirée du roman éponyme de Nicolas Vanier lui-même, aurait pu être très belle, si Nicolas Vanier s'était contenté d'un destin pour l'enfant un peu plus modeste. Je ne dévoilerai surtout pas ce qu'il advient de l'enfant. On sait bien que j'aime les contes de fées et j'adore les happy end mais là, j'ai trouvé qu'on avait un peu (nettement) franchi la frontière du pays des bisounours. Peut-être que je n'ai plus l'âge, ce doit être ça. Voilà, en un mot comme en cent, j'aurai aimé terminer le film dans la même tonalité bon enfant avec même une petite pointe d'émotion, pourquoi pas. Tandis qu'ici, j'ai terminé le film avec un grand sourire d'incrédulité devant les grosses ficelles qui, j'avoue, cassent un peu la conclusion du film. Même la comtesse de Ségur n'aurait pas osé.
Le casting est assuré par des bons acteurs comme François Cluzet dans le rôle du braconnier ou François Berléand dans le rôle du comte compréhensif. Le rôle de l'enfant est interprété par Jean Scandel qui avait 13 ans au moment du tournage et qui, ma foi, s'en sort plutôt bien.
Valérie Karsenti interprète avec une grande simplicité et beaucoup de naturel le rôle de la mère adoptive de l'enfant.
Finalement, ce film est plutôt une bonne surprise.