Peu après la première guerre, un instituteur blessé au front est affecté dans un village de Provence afin de remplacer un professeur parti à la retraite. Il va devoir gérer une école de garçons, et ses méthodes assez libres vont déconcerter les parents, et ravir les enfants qui se sentent enfin respectés.
Immense succès lors de sa sortie, L'école buissonnière est une des références de Christophe Barratier au moment de réaliser Les choristes, bien qu'il ne soit pas ici question de chant. Non, il s'agit ici de montrer ce professeur, Bernard Blier dans un de ses premiers grands rôles, qui va montrer aux garçons un côté humaniste et attentionné dont ils n'avaient pas l'habitude, notamment en leur proposant des activités en plein air. Et forcément, qui dit Provence à cette époque dit Marcel Pagnol, et on retrouve effectivement plusieurs acteurs dont Édouard Delmont, qu'on avait vu notamment dans La femme du boulanger, et son délicieux accent chantant.
Bien que l'histoire se déroule dans les années 1920, Jean-Paul Le Chanois nous parle d'un mouvement quasi-révolutionnaire dans le sens où ce professeur, d'une grande tendresse, va vouloir bouger les lignes de l'éducation dans une époque où le rigorisme était quasiment un sport national. Le tout filmé notamment avec une grande empathie, même ceux dits méchants ne le sont pas vraiment, ils pensent aux destins de leurs progénitures : et même si ça a peut-être un peu vieilli, notamment sur le fond, on peut y voir un ancêtre du Cercle des poètes disparus dans la Provence, c'est dire si le film de Le Chanois est réussi.