A**vant de succomber au cancer qu’elle avait si vaillamment combattu jusque dans son plus beau film, Haut les cœurs!, Solveig Anspach a tourné L’Effet aquatique, une romance pas tout à fait comme les autres. De l’eau, il y en a à foison dans ce film rempli d’humour et d’amour, bref d’humanité brute. Issu d’une trilogie composée de Back Soon et Queen of Montreuil, L’Effet aquatique n’est pas à proprement parler une suite, mais une variation autour du personnage d’Agathe, la veuve de Queen of Montreuil, de ses amis Islandais et du beau grutier amoureux, Samir (interprété par Samir Guesmi).**


Le film commence sur un ton combatif. On retrouve Agathe, que l’on avait laissée reine de Montreuil il y a trois ans, prête à en découdre avec un type qui, non content de ne pas vraiment lui proposer du boulot, veut en plus profiter de son corps. La petite jeune femme ne se laisse pas faire, tout cela sous les yeux amusés de Samir. Il veut dès lors en savoir plus sur elle. Et c’est à la piscine, dans un boxer de bain orange et orné d’un palmier, acheté spécialement pour l’occasion, qu’il vient chercher sa dulcinée, maître-nageuse. Ce ne sera pas tout à fait elle qu’il retrouvera dans un premier temps. Ces premières scènes donnent lieu à quelques moments hilarants où Samir Guesmi joue au grand enfant, entouré de joyeux Luron auquel Philippe Rebbot, entre autres, donne toute leur saveur. Piégé une nuit dans la piscine, Samir parvient enfin à toucher Agathe en plein cœur, avant de se faire rattraper par son mensonge.


La piscine


Ce premier moment du film nous mènera bientôt en plein milieu de l’Islande. Agathe fait le voyage inverse de celui effectué par sa nouvelle copine, Anna, dans Queen of Montreuil. Elle remplace son collège durement renvoyé par Solveig Anspach en personne qui interprète ici un tout petit rôle. La raison du voyage ? Un congrès international de maîtres-nageurs. On y retrouve donc Anna associée à Frosti pour une gestion municipale quelque peu insolite : un jour sur deux l’un est le patron de l’autre et inversement le jour suivant. D’autres utopies fantaisistes se dessinent sous la forme d’une piscine construite entre Israël et la Palestine. L’eau est ici est élément vivace qui fait se croiser les personnages. C’est aussi une thérapie, une marque du souvenir. Dans cette petite fantaisie toujours très plaisante à laquelle nous convie Solveig Anspach, l’amour s’invite. On y oublie peut-être enfin les chagrins. Le côté romance est sans cesse détrôné par l’humour, et quand les corps s’abandonnent enfin, c’est la tendresse et l’humanisme qui ressortent. Ce film est donc une petite bulle de bonheur, qui confronte tout de même l’héroïne à ses drames et à elle-même, durant laquelle on oublierait presque que Solveig Anpasch n’est plus et que L’Effet aquatique est sa dernière petite fantaisie. Ce dernier film a été terminé sans elle, mais a su garder le cap qu’elle avait maintenu ces dernières années, tout étant dans le décalage entre les personnages et un monde bien trop sérieux pour eux.

eloch
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le 24 juin 2016

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eloch

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