Robert Aldrich comme d'habitude nous met ses couilles sur la table et pense que ça va faire un film. Avec un créneau du genre : plus fort, plus violent, plus cru, plus direct... Lee Marvin est parfait pour le job mais le côté cradingue du film a sacrément mal vieilli (en 2013 on a "Spring breakers, Bob) et ce qu'il "ose" joue à vrai dire contre lui. Un mec découpé en rondelles après trois minutes de film, on se dit que ça va surenchérir méchamment. Même pas ! Victime du syndrôme "Drive", Aldrich sort tout son jeu dans les premières secondes (au bluff) et ne se relèvera pas de cette séquence au-dessus de ses faibles moyens. Pour le reste, le méchant est très méchant, le vagabond est très vagabond, le suiveur très irritant, il n'y a pas d'épaisseur, tout est tristement unidimensionnel.
"The emperor of the north" se rêve pour l'essentiel en film de gros malins jouants au chat et à la souris mais n'arrive jamais à la cheville de "Sleuth" qui dans ce registre donne des leçons. N'est pas Mankiewicz qui veut.