Que L'Empire contre-attaque soit le meilleur épisode de la saga ne fait aucun doute, il en est quasiment devenu péché de contester cette allégation, quand bien même elle est souvent proférée par un spécialiste auto-proclamé s'étant gentiment emmerdé devant. Si cette observation unanime peut légitimement taper sur les nerfs, le constat est en effet sans appel : L'Empire contre-attaque est sans nul doute possible le meilleur épisode de la saga. Pourquoi ? C'est tout simplement le seul et unique chapitre fidèle à ce que devait être cette oeuvre grandiose, le seul à ne pas trahir d'une façon ou d'une autre son public...
Le scénario est cette fois en béton armé. Les enjeux se démultiplient, tandis que les personnages révèlent leurs parts d'ombre et que leurs intérêts commencent à diverger. Alors que les nouveaux lieux sont légions, que les situations s'enchaînent sans temps mort, le rythme du film demeure admirablement élégant, comme si Lucas parvenait finalement à dominer sa création. Visiblement plus à l'aise en déléguant la réalisation à plus doué que lui, l'auteur trouve enfin le ton qu'il cherchait, une portée toujours proche du grandiose, qui ne renoncera pas pour autant à sa grâce originelle. Une qualité d'écriture qui permet aux personnages d'ajouter au récit une ampleur remarquable...
Signe qui ne trompe pas : L'Empire contre-attaque donne au premier abord le sentiment d'une oeuvre d'une terrible gravité, où les ténèbres révèlent enfin leur étendue, alors qu'il s'agit probablement de l'épisode le plus spectaculaire de la saga. De la bataille de Hoth en passant par une échappée surréaliste dans un champ d'astéroïdes, des séquences plus qu'éprouvantes lors de la formation de Luke, sans oublier un dernier tiers où s'enchaînent révélations et confrontations, l'aventure est riche en séquences époustouflantes, et la beauté reste encore aujourd'hui stupéfiante...
Sommet du cinéma de divertissement, d’un cinéma de producteur, industriel et collectif, L’Empire contre-attaque, doit une bonne part de sa réussite à son casting, artistique et technique. Pour la suite du succès de sa saga intergalactique, George Lucas peut vivement congratuler ses collaborateurs. Est-ce blasé de devoir sa réussite à des tiers qu’il restera seul maître à bord sur la deuxième trilogie ? Une bien piètre erreur, qui confirmera que le bonhomme est peut-être un excellent conteur, mais s'avère être un bien mauvais réalisateur !!!