On connait l'intérêt de Claude Berri et, surtout, de François Truffaut pour les choses de l'enfance (le premier avec son touchant "Vieil homme et l'enfant", le second à travers son oeuvre en général). Aussi, on n'est pas surpris de voir l'un et l'autre "patronner" le premier film de Maurice Pialat, une oeuvre dédiée à l'adoption, à l'enfance ballottée d'une famille d'accueil à l'autre.

Authentique et sensible, la chronique de Pialat dévoile les contingences administratives de l'adoption, dans un style quasi documentaire, en même temps qu'elle dessine la personnalité du petit François, ses désordres affectifs et comportementaux communs aux enfants "sans parents". Le film n'est pas précisément le récit de "400 coups"; Pialat décrit essentiellement l'environnement social et familial de François, sa relation entre tendresse et incompréhension avec ses parents, ou plutôt grands-parents, d'adoption, ces fameux Pépère er Mémère plus vrais que nature.


Car l'intérêt du film ne se concentre pas seulement sur l'enfant. Le milieu populaire et ouvrier du Nord où se déroule l'histoire, et l'expression très réaliste de ces années 60 forment un cadre d'une grande vérité obtenu par l'interprétation spontanée de comédiens amateurs dans leur propre rôle et par une mise en scène épurée, refusant le moindre effet dramatique complaisant.

L'authenticité des personnages, leur simplicité et leur humilité tirent, au-delà du cas de François, cette chronique de l'enfance vers une attachante étude de moeurs.

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il y a 5 jours

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