(...) Dernière séance culte du festival, c’est L’Enfant Miroir (The Reflecting Skin) en présence de son réalisateur Philip Ridley qui nous est présenté, dans lequel un jeune garçon prisonnier d’une vie familiale turbulente analyse le monde qui l’entoure à travers le filtre de son imagination et, dans son voisinage proche, pense avoir débusqué un vampire… C’est une découverte totale pour moi, ne connaissant ni l’auteur ni le film. Terrence Mallick sont les premiers mots qui nous viennent à l’esprit en découvrant les quelques plans grandioses du film. Film de grands espaces à la Days of Heaven, du réalisateur précédemment cité, le film de Philip Ridley pourrait être l’adaptation de Christina’s World du peintre Andrew Wyeth. Contemplation, errance, questionnement… The Reflecting Skin développe tout du long une imagerie onirique et irréelle qui nous invite à simplement admirer des compositions de cadre toutes plus magnifiques les une que les autres. La musique agit comme un catalyseur empathique et rajoute ainsi une charge émotionnelle au film qu’il est impossible d’ignorer. Mais ce qui fait la grande réussite de cet Enfant Miroir est l’absence de sens et de réponse. On ne sait jamais ce qui est vrai ou pas, même les blés et l’herbe qui entourent les personnages semblent faux (l’équipe artistique allait jusqu’à peindre les décors naturels pour qu’ils correspondent à ce que Philip Ridley voulait). Ce film est alors un rappel constant de cet artifice qu’est le cinéma, pur création illusoire, devant lequel on projette toutes nos passions, pour ainsi mieux les purger et nous connaître nous-même. The Reflecting Skin est un véritable moment de grâce cinématographique qu’il est magique de découvrir sur grand écran. (...)
Tiré du journal du festival du PIFFF 2015 : lire l'article entier sur mon site...