Joe est l’avocat d’un gangster dont il est plus ou moins devenu le partenaire. Il s’apprête à aider son patron à évincer la concurrence, pour contrôler la totalité du marché parallèle de la loterie. Mais il a des états d’âmes : son propre frère dirige lui-même l’une de ces banques concurrentes…
« Force of Evil » est un film noir abordant des thèmes pertinents. C’est un portrait lugubre du capitalisme : Abraham Polonsky, scénariste et réalisateur, sera d’ailleurs backlisté par le maccarthysme qui suivra. Le sujet du déchirement familial est traité par des références bibliques, parfois très explicites. Et il ne dure que 1h18, allant à l’essentiel.
Cependant, si cette courte durée permet de maintenir un certain rythme, elle sacrifie un peu le traitement des personnages. Notamment les personnages secondaires féminins, quasi inutiles au récit. Et finalement l’histoire de « Force of Evil » demeure simple.
Toutefois, il ne faut pas bouder son plaisir. C’est bien filmé, avec même une poignée de bonnes scènes (la confrontation dans le restaurant). Ou des décors de New York bien exploités. Et les acteurs tiennent la route, dont John Garfield, qui par moment a de faux airs de Charles Bronson ! L’acteur connaîtra malheureusement une suite de carrière malheureuse : tout comme le réalisateur, il sera blacklisté, et mourra à seulement 39 ans.