Ah, les distributeurs français et leurs titres, c’est toute une aventure ! Celui-ci pourrait prétendre à une bonne place si on s’amusait à les classer tant il n’a aucun sens. C’est dommage, d’ailleurs, pour le titre original qui était plutôt bien trouvé. Voilà, en tout cas, qui ringardise encore plus notre ami Charles Bronson dans un film qui ne fait évidemment pas dans la dentelle. Mais, avouons-le, le résultat est plus subtil que le titre et l’affiche françaises le laissent entendre. Bien entendu, au cœur des années 80, on racole à tout va. Et ce film ne fait pas exception. Jack Lee Thompson arrive même à nous placer un nu intégral totalement gratuit. Mais, surtout, il y va à fond sur la violence bien glauque avec un ancien médecin nazi qui se prête à de très vilaines expériences de torture. Et, évidemment, le jour où il dézingue un vieil ami de Charlie, les choses se gâtent pour lui.
Honnêtement, le résultat n’est pas aussi mauvais que le pitch le laisse craindre. C’est même plutôt une bonne surprise. Le duo Thompson – Bronson délaisse les ambiances cradingues des villes pour la poussière de l’Amérique du Sud. Ce n’est pas moins cradingue et les mises à mort sont aussi stylisées que chez l’oncle Sam. En tueur à gages, lui aussi bien sadique, Bronson fait le job, comme d’habitude. Aussi à l’aise face à des hommes de main dans un bar à putes guatémaltèque que dans son salon, il fait frétiller sa moustache et met les plus sales tronches du lieu à l'amende. La grande classe. On suit ainsi avec une certaine délectation sa façon de régler son compte à une belle bande de salopards planquée au fin fond du monde. L’ensemble est rythmé et se suit facilement. Bien entendu, les dialogues sont un peu au rabais et les scènes d’action rudimentaires mais deux explosions ici et là, une poursuite de bagnoles et deux scènes de bourre-pif font parfaitement le job.
On pourra, en revanche, chicaner sur le personnage féminin qui suit notre Charlie tout au de cette aventure. Très fade, il apporte peu de choses à l’intrigue mais a la vraie bonne idée de nous épargner une romance à deux sous. Le final, qui rappelle Freaks, montre qu’à défaut d’originalité, ceux qui ont pondu ce film de série ont des références et du savoir-faire. C’est pas du grand cinoche, évidemment, mais ça vaut cent fois mieux que les DTV dont on nous abreuve aujourd’hui.