Kathastrophe à la maison blanche
Comme souvent, les films de Capra présentent une critique acerbe d’un aspect de la société, et L’enjeu ne fait pas exception à la règle. Seulement cette fois, le ton est plus grave et les pics plus acides.
En effet, notre héros, Grant Matthews (Tracy), est un industrialiste idéaliste, plein d’idées fraîches pour son pays. Incité par un grand quotidien et des membres du parti Républicain, il décide de se présenter aux primaires du parti afin de devenir candidat à la présidence des Etats-Unis. Si au début Grant montre qu’il se bat pour ses principes et n’obéit à aucune magouille d’entente politique, il se fait vite rattraper par l’enjeu et rentre dans le rang, s’abaissant aux discours convenus qui séduisent les puissants mais pas les petites gens…
Le personnage principal n’est donc pas aussi naïf et idéaliste qu’un Mr Smith ou qu’un Mr Deeds, mais on le sait bien, trouvera tout de même la bonne voie à suivre, notamment grâce à sa femme. La description des dessous du monde politique est convaincante et les dialogues très riches.
Tracy est parfait dans ce rôle de politicien et forme avec Hepburn un couple atypique, quoique récurrent, au cinéma. Le rôle de la femme d’un homme politique américain est primordial, comme chacun le sait, l’Amérique attache une importance puritaine à l’image du couple présidentiel. Hepburn est toujours fantastique, mais je l’ai trouvée particulièrement touchante dans ce rôle de femme derrière le grand homme. Elle est aussi responsable de quelques belles scènes humouristiques du film, allègeant ainsi le ton.
Pas le meilleur Capra, mais un Capra quand même, qui mérite le coup d’œil.