ll est assez inattendu de découvrir Fernandel en citoyen américain de New York dans un sujet qui parodie la série noire américaine, ou plus précisément, prétend la parodier. C'est d'ailleurs la seule suprise de ce film constamment sur le point de sombrer dans le nanar. La mise en scène et la direction d'acteurs ne témoignent d'aucune rigueur tandis que les dialogues de Michel Audiard, rarement associés à Fernandel, sont d'une étonnante transparence. C'est à ne pas reconnaitre le futur dialoguiste à succès.
Pratiquement livré à lui-même, au milieu de seconds rôles inconsistants, Fernandel tente vainement de nous amuser par des mines ahuries ou par des grimaces excessives (à cet égard, la myopie de son personnage donne lieu à des effets très lourds et résume bien le niveau de la comédie). Dans ce rôle de modeste vendeur que des circonstances malheureuses et conventionnelles feront bientôt passer pour un
chef de gang,
Fernandel fait l'objet d'un quiproquo laborieux que les auteurs exploitent avec une totale absence de subtilité, une complaisance comique qui ressemble à de la fumisterie.
Pas grand'chose ne fonctionne dans ce film qui n'a en définitive que l'ambition de se transporter aux USA.