Chef d’œuvre, à n’en point douter.
Premièrement, les acteurs on clairement la tête de l’emploi. Que ce soir Raphaël Thiéry, avec ses mains gonflées et nervurées comme si elles étaient de bois massif, ou encore Juliette Jouan, qui transpire une délicieuse et mystérieuse innocence.
C’est le premier film de ce réalisateur que je vois. Et ça ne sera pas le dernier.
Pour ce qui est de la caméra, pas exemple, rien n’est jamais linéaire; le réalisateur sait réellement quoi faire, il est surtout maître sur le jeu des plans fixes, des zooms et des dézooms, qui ne sont jamais superflus.
Le propos n’est jamais posé. Le film n’a pas de thème principal; et bon sang, ce que c’est rafraîchissant!
Évidemment, le film gravite toujours autour du foyer où habitent Raphaël et Juliette, mais on explorent énormément de chose sur la société rurale (les familles de parias, le recours au spiritisme faute de religion pour retrouver l’espoir), mais aussi sur la relation entre un père menuisier, revenant de la guerre (ce qui lui donne un côté très terre à terre), et une jeune et jolie fille qui ressemble plus à un oiseau chantant.
Et la fin, où Raphaël meurt juste après avoir donné ses dernière forces dans une figure de proue à l’image de sa femme. Cette image d’un homme qui meurt en redonnant vie à l’être aimé… J’en avais les larmes aux yeux.