Élégante manière que celle du titre français de prêter des qualités au chat dont il est question. Le traitement des animaux chez Disney en manque, & il faudra plutôt s’attendre à voir l’animal ballotté d’une scène à l’autre. Je ne parle pas de maltraitance, mais simplement du peu de soin accordé à la réalité de l’animal : les nombreux acteurs félins employés par Stevenson sont malheureusement appelés à se simuler en-dehors d’eux-mêmes, ce qu’un peu de dressage aurait rendu, justement, aussi élégant que le titre & beaucoup plus subtil qu’un grand jeu de montage.
C’est d’autant plus dommage qu’on sent très bien où le talent Disney est endigué & canalisé dans un cahier des charges ultra-fermé : il s’en serait fallu de peu que l’aspect criminel soit vraiment intéressant par exemple, car la tension montait vite au début. Concentré sur la possibilité de nous convaincre des émotions du chat, le film ne saura pas se dispenser de beaucoup de plans courts dissimulant des scènes tournées en réalité sans les acteurs ou piochées au petit bonheur dans une quantité de rushs sûrement phénomènale. C’est la constante Disney, avec ses gros plans sur du surjeu, son thème musical monocorde, des bruitages excessifs marrants, les éclats de voix dont on entend distinctement l’écho en ”extérieur” (!) & ses quiproquos de quartier.
Plusieurs choses auraient pu permettre au film de se distinguer, la première étant les rushs, justement : quelques bons gags sont tout ce qu’on est parvenu à caser de rigolo dans une histoire de presque deux heures occupée essentiellement à maintenir vivant l’humour de conciergerie où le ragot est conforté dans sa place arrogante par la volonté d’infantiliser le crime & le FBI.
Ce n’est pas un film à critiquer : c’est trop facile. C’est juste un Disney daté qui ne se prend pas la tête & qu’il faut voir en sachant à quoi s’attendre. La diversité relative de ses sous-sujets amène d’ailleurs parfois ce genre d’épisodes cultes qui font la force de Disney & ont probablement assuré la place de Stevenson en tant que réalisateur chez eux (je pense aux brillantes scènes de la mégère & de son mari). Longuet par contre.
→ Quantième Art