"L'Espion Qui M'Aimait" est pour moi l'archétype d'un film de James Bond. En prenant enfin leur temps (3 ans) dû aux problèmes financiers de l'un des producteurs, le dixième Bond, et le premier sous le nom unique de Broccoli, aligne enfin une cultissime aventure. Guy Hamilton, impatient, abandonne le projet, et c'est tant mieux. C'est Lewis Gilbert qui reprend les rènes à qui on doit "On Ne Vit Que Deux Fois", et n'hésitera pas à repartir sur les mêmes bases (notamment cette scène finale dans le supertanker, ressemblant étrangement à celle du Sean Connery dans le volcan 10 ans plus tôt). Doté du double du budget du précédant épisode, James Bond passe enfin la seconde. Ils ne se refusent rien, des plus beaux temples égyptiens aux véritables corvettes de la marine britannique. Et même des conseils de maître Kubrick himself. Les décors sont gigantesques ! Ils en créent même, comme ce repère sous-marin du vilain ou le supertanker qui nécessitera la construction du fameux studio 007, le plus grand au monde à l'époque. "L'espion qui m'aimait" voit les choses en grand ! La James Bond girl n'est pas une vulgaire pouffe présente pour se faire sauter par l'espion queutar, mais a un rôle primordial dans le scénario. Sous les traits de Barbara Bach, nous voilà en plus en présence de la plus sexy des James Bond girl. Moins sexy, mais plus menaçant, c'est l'homme de main, d'un vilain somme toute banal, qui marquera à tout jamais les esprits. Requin et ses dents d'acier est un ennemi redoutable pour James et fera même sa réapparition dans l'épisode suivant.

Lewis Gilbert a beau avoir son style, il ne renie pas les bonnes idées des précédents. Notamment, la Lotus ultra gadgétisée, nous rappelant la présentation de la DB5 par Q dans Goldfinger. Les poursuites sont remarquables et visuellement très réussies. La scène d'intro est culte avec James s'évadant en parachute aux couleurs del'Union Jack.Il y a aussi les QG à l'étranger du MI6 dans des endroits improbables, ici en plein dans le temple de Louxor.

En fait, le problème vient plus de Roger Moore qui a pour consigne de se différencier encore plus du ton sérieux à la Sean Connery. Les vannes bien lourdes fusent et gâchent le plaisir d'une bonne scène d'action. C'est le début de la fin. Ajoutez en plus à cela des sonorités disco s'invitant même dans le célèbre thème original ! Heureusement ici, c'est oublié grâce à une aventure cultissime, certainement la meilleure de Roger Moore, et facilement l'une des meilleures de la saga.
FlyingMan
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Le Meilleur de James Bond et Les meilleurs James Bond

Créée

le 16 janv. 2013

Critique lue 336 fois

FlyingMan

Écrit par

Critique lue 336 fois

D'autres avis sur L'Espion qui m'aimait

L'Espion qui m'aimait
Bondmax
7

Licence to Kiel

En ce jour funeste, je me suis dit qu'il fallait peut-être écrire une petite bafouille sur un James Bond, ça faisait longtemps en plus. The Spy Who Loved Me, c'est vraiment l'un des films...

le 11 sept. 2014

37 j'aime

8

L'Espion qui m'aimait
Docteur_Jivago
6

La Détente

Dixième mission pour l'agent Bond et troisième pour Roger Moore, The Spy who loved me permet enfin à celui-ci d'avoir un script potable et une réalisation à la hauteur ! Youhou !! L'attente était...

le 27 nov. 2014

35 j'aime

18

L'Espion qui m'aimait
LeTigre
9

Quand on est en Égypte, il faut se livrer à une visite approfondie de ses trésors !

Cette nouvelle mission a failli ne pas voir le jour, les studios EONS et les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman ont rencontré de nombreuses difficultés juridiques et financières depuis...

le 10 mars 2021

27 j'aime

8

Du même critique

Panic Room
FlyingMan
7

Le Fincher mal-aimé !

On a été dur avec Panic Room. Très dur ! Faut dire quand on sort d'une trilogie quasi parfaite comme Seven, The Game et Fight Club, on vous attend au tournant. Et c'est ce qu'ont fait les critiques...

le 12 oct. 2010

72 j'aime

3

Definitely Maybe
FlyingMan
10

Critique de Definitely Maybe par FlyingMan

Quand on parle d'Oasis, y a ceux qui réagissent ainsi: "Ah ouais, Wonderwall, les frangins cons qui se tapent dessus !" Et puis y a ceux qui se rappellent qu'avant d'être tombé dans tous les excès,...

le 6 mars 2012

57 j'aime

6

(What’s the Story) Morning Glory?
FlyingMan
9

Critique de (What’s the Story) Morning Glory? par FlyingMan

En 1995, personne n'attendait Oasis et Oasis n'attendait personne sur le quai. Après un démarrage plus que prometteur et un single Whatever touchant un plus large public, le train des Gallaghers file...

le 7 mars 2012

32 j'aime

4