Malraux est sans doute un des premiers réalisateurs à se servir de la fiction cinématographique pour témoigner, sans recul et dans l'urgence, d'un évènement historique et dramatique récent, en l'occurrence la guerre civile espagnole. Cette démarche, si elle s'est généralisée depuis grâce à la télévision principalement (au cinéma, il y eut, de façon analogue, "La légion saute dur Kolweizi"), était sans doute utile en tant que réaction au fascisme dont la menace, en 1939, s'étendait alors bien plus loin que les frontières espagnoles.
A travers cette fiction imprégnée, évènements obligent, de réalisme, Malraux rend hommage aux défenseurs de la République espagnole et en en appelle à l'internationale combattante pour vaincre le franquisme.
Noble message qui ne peut toutefois éviter à "Espoir", en tant que création cinématographique et artistique, de sévères critiques. Les symboles ou l'anecdotisme véhiculés par la fiction sont naïfs ou maladroits et, par manque de moyens et de temps (et aussi parce que le cinéma n'est pas le métier de Malraux), la mise en scène est aussi simpliste que bâclée. Aussi, ce film de guerre ou de propagande, pour justifié et didactique qu'il est, semble aujourd'hui beaucoup moins efficace qu'un simple documentaire d'archives et bien moins divertissant qu'une évocation romancée.