Les très mauvais films sont légion. Mais celui-ci a quelque chose d'unique. Parce qu'il est réalisé par un des plus grands réalisateurs de l'histoire du cinéma. Et qu'il est l'étendard d'un sous-genre auquel DePalma sera revenu de temps à autre : le ratage de A à Z.
C'est réellement un bonheur pour les yeux et les oreilles. La photo et les couleurs sont horribles. Les situations sont hilarantes, au sens strict du terme, tant elles sont invraisemblables. Et même dans un sitcom bon marché, on hésiterait à écrire de tels dialogues. Le scénario hyper-référencé est, comme il se doit, un affreux gloubiboulga entre Psycho et Peeping Tom. Mais comme si ça ne suffisait pas, DePalma a l'idée saugrenue de casser les conventions narratives en jouant sur la logique la plus élémentaire histoire de faire original. Ainsi, des personnages meurent un nombre incalculable de fois pour mieux ressusciter, et pour un rendu calamiteux. Vu le tropisme hitchcockien de DePalma, la musique singe celle de Bernard Herrmann comme pas permis. Et côté interprétation, c'est indescriptible... Prouesse rarement égalée, tous les acteurs jouent mal. Sans exception. Avec évidemment une mention d'honneur pour John Lightgow dont on ne peut que saluer l'enthousiasme rafraichissant à s'investir corps et âme dans son rôle, en dépit du ridicule.
C'est tellement mauvais qu'on ne peut que saluer pareille performance générale. On ne peut donc pas mettre un zéro absolu à un fiasco aussi intégral.