pas de clichés et pas de romantisation

Miracle, un film qui ne romantise pas une relation complètement immorale !

Catherine Breillat filme de façon plutôt neutre cette liaison. C'est le travail du personnage principal, à la protection de la jeunesse, qui nous rappelle à quel point ce qu'il se passe est destructeur.

J'ai beaucoup aimé la façon de filmer : la réalisatrice se contente de cadrer très exactement ce qu'elle veut nous montrer, sans se soucier du reste autour. Quitte à exclure les différents protagonistes d'une discussion pour ne rester que sur Anne, ou que sur Théo. Elle force le regard sur ce qui l'intéresse, elle a confiance en ce qu'elle veut montrer, sait ce qu'elle doit montrer.

Cela vaut aussi pour les scènes de sexe qui sont filmés avec beaucoup de simplicité, sans chercher à montrer pour choquer, ni cacher bêtement. Beaucoup de justesse.

C'est donc bien filmé, le récit est assez original dans la tournure que prend la relation et ce qui entoure la révélation de cette relation, c'est extrêmement bien joué et la fin est terrifiante. Là encore, c'est avec pas mal de subtilité que le film montre le silence et la solidarité de la tante, du père, qui détournent le regard sur ce qu'il s'est passé, sans égards pour Théo.

On nous faisait penser que c'était lui le gamin diabolique, tentateur, pervers : eh bien non, c'est un gamin qui ne va pas bien (heureusement que le film ne s'arrête pas à cette première image, beaucoup trop répandu, qui fait des victimes des fautives) et c'est Anna qui est malsaine au possible, et son entourage.

Excellent film