Un western dur et âpre où on crache sur le tapis, où on réclame vengeance et on pend les premiers venus sans se soucier d’être certains de leur culpabilité, où on chevauche en meute, où on se réjouit d’avoir exercé une soi-disant justice et où on finit par se tirer une balle dans la tête…
Un western qui commence par deux silhouettes à cheval entrant dans la ville dans un silence de plomb et dès ce moment, on sent qu’on va avoir droit à un excellent western ! Et qui se termine par les deux mêmes silhouettes repartant dans le même silence de plomb. Entre les deux scènes, les vociférations d’une populace qui se pique de rendre elle-même la justice.
Outre la force de l’histoire, le jeu des acteurs est impeccable et la réalisation est perlée, malgré le petit budget dont The Ox-Box Incident a bénéficié. Nous avons droit à de magnifiques plans de chevauchée en groupe dans les paysages désertiques et montagneux ou le long des ravins, c’est saisissant. Ou encore le travelling sur les visages fermés, hargneux et haineux au moment du vote décidant du report ou non de l’exécution dans l’attente de l’arrivée du shérif.
Avec The Ox-Bow Incident, Wellman signe un western sans héros pour venir sauver les innocents et rétablir la justice. Eh non ! Fonda ne jouera pas ce rôle comme on s’y attendrait en le voyant au casting …
Si l’histoire est fictive, le sujet était d'actualité à l'époque. Furie, réalisé 7 ans plus tôt traitait déjà de ce sujet brûlant. The Ox-Bow Incident est donc une œuvre engagée dénonçant une pratique qui était loin d’être rare.