Norman se fait moquer par tous ses camarades, car il a le pouvoir de parler aux morts, ce que personne ne croit, hormis son ami Neil. Mais le jour où un oncle mystérieux vient lui apprendre que seul Norman pourra sauver la ville et arrêter une malédiction ancestrale, ce pouvoir cesse d’être un handicap…
Deuxième film des studios Laika, après le sympathique Coraline, L’Etrange pouvoir de Norman joue encore une fois la carte du film d’animation noir pour ce pastiche de film de zombies. Si l’humour répond bien présent, il est toutefois assez inégal, jouant souvent sur le gore. Cela dit, beaucoup de blagues se révèlent hilarantes et originales, et rattrapent à peu près l’aspect potache parfois forcé du film.
Du côté des designs, il faudra s’habituer à ces trognes taillées à la serpe si on veut apprécier le spectacle, mais si on y arrive, on pourra apprécier la qualité de l’animation, l’animation image par image se révélant quasiment indiscernable. D’autant que certains personnages n’en sont pas moins attachants, à commencer par un Neil savoureux, qui parvient à être drôle sans jamais être lourd, mais aussi Norman, Agatha Pendrerghast, et même… les zombies, auxquels on s’attache sans difficulté
lorsqu’on comprend qu'ils ne sont pas là pour dévorer tout le monde, mais pour réparer leurs erreurs.
Il faut dire que le scénario traite leur cas de manière relativement intelligente, avec un moralisme parfois un peu appuyé, mais sans manichéisme, donnant aux « méchants » Puritains du XVIIIe siècle
une occasion de se racheter, après avoir pris conscience de leur erreur.
Tout cela ne fait pas de L’Etrange pouvoir de Norman un chef-d’œuvre du genre, mais un film d’animation qui se laisse regarder, pour peu qu’on supporte son humour très noir et qui, derrière son côté bouffon, n’est finalement pas dénué d’une certaine poésie.