Une comédie grand public dans la bonne moyenne du genre, même si la première demi-heure prometteuse et la jolie réputation du film m'avaient laissé espérer mieux.
En effet, les deux personnages principaux apparaissent plutôt bien écrits et attachants, bénéficiant d'une interprétation convaincante.
Ainsi, Claude Brasseur excelle dans le rôle du vieillard bourru et aigri, qu'on devine plus sympa qu'il n'en a l'air, et la jeune suissesse Noémie Schmidt prête son physique un peu banal de girl next door, jolie sans être canon (pour que les filles puissent s'identifier), mais tout de même bien équipée au niveau pulmonaire (pour que les mecs puissent fantasmer), à cette étudiante qui échoue dans tous ses projets par manque de confiance en elle.
On imagine la suite : opposition, rapprochement, transmission réciproque et évolution des personnages vers leur version améliorée. Alors, oui mais non.
L'un des forces du film d'Ivan Calbérac - qui adapte ici sa propre pièce de théâtre - réside dans le traitement assez subtil de ses deux héros, qui apprendront à s'apprécier mais n'évolueront pas fondamentalement dans leur nature profonde. Pour preuve l'ultime mensonge de Constance, lors du dénouement qui évite habilement le happy end bêta.
Les grosses ficelles narratives (autour de l'école de musique à Londres notamment) ne m'ont pas trop gênées, dans la mesure ou ces facilités font partie des conventions d'une comédie grand public.
Non, ce qui plombe "L'étudiante et Monsieur Henri", c'est ce besoin de proposer des personnages secondaires caricaturaux et débilisant, censés provoquer le rire, alors que leur seul effet est de me faire sortir complètement du récit. Le personnage du fils coincé (Guillaume de Tonquédec) est déjà limite, mais arrache effectivement quelques sourires, celui du serveur (Thomas Soliveres) reste en marge de l'histoire, mais celui de la belle-fille catho constitue le point de non-retour : Frédérique Bel m'aura tapé sur les nerfs à chaque apparition, affublée d'une perruque et de grosses lunettes.
Le genre de choix qui tirent le film vers le bas, dans la catégorie des comédies vites vues, vites oubliées. Dommage car Calbérac, en dépit d'une mise en scène lambda, avait su éviter quelques pièges au niveau de l'écriture - même si "L'étudiante et Monsieur Henri" n'est de toute façon ni très drôle ni très émouvant. Mais l'ensemble reste plutôt sympa.