Après le western spaghetti, si il y a un autre genre du cinéma italien que j’affectionne beaucoup et un des genres de l’horreur avec les zombies que j’aime énormément, c’est le giallo. Le cinéma bis italien me fascine et me fascine toujours. Et comme Halloween arrive, je me suis dit que ça serait intéressant d’en parler.
Salut la Cie ! C’est Benji. Et aujourd’hui on va voir un bon film d’horreur à la sauce spaghettis. Préparez vos couteaux, vos litres de sang et vos canards en plastique. On va parler de L’éventreur de New-York.
Bande annonce en anglais et italien
Pour faire court, le giallo est un genre du cinéma italien qui mélange le genre du polard/thriller avec de l’horreur, parfois avec du fantastique et une petite touche érotique. Le giallo ne s’arrête pas uniquement aux mélanges du genre, les italiens s’amusent également à faire des bonnes scènes violentes, voire bien gore. Ou à jouer avec les couleurs, les lumières et les décors qui nous font baver les yeux ! Au vu de l’impact qu'a le giallo sur le cinéma horrifique, les américains n'hésitent pas à le recopier pour créer un nouveau genre : le slasher. Comme quoi, on dit que les Italiens plagient les Américains mais l’inverse existe également ! Pas mal de réalisateurs italiens réussissent à faire de bons films dans le genre mais il y en a trois qui réussissent parfaitement à le maîtriser. Comme pour le western spaghetti ,maîtrisé par les trois Sergio ( Leone, Corbucci, Sollima ), le giallo est tenu par les trois grands maîtres de l’horreur italiens.
Mario Bava qui est le plus ancien des trois, en plus de maîtriser le fantastique, a réussi de bons giallo comme son film culte La baie sanglante ( dont les américains piqueront le concept pour la saga Vendredi 13 ). Dario Argento, le fondateur et le vrai spécialiste du genre et réalisateur de films cultes comme Suspiria, L’oiseau au plumage de cristal et Ténèbres pour ne citer qu’eux. Et enfin Lucio Fulci, plus spécialisé dans le genre du zombie comme Zombi 2,mais qui a réussi à faire quelques giallos de bonne qualité comme La longue nuit de l’exorcisme et notre film du jour : L’éventreur de New-York.
Synopsie : A New-York, un tueur sadique qui fait des bruits de canard tue des jeunes femmes. La ville est sous la terreur, est ce que le lieutenant Williams et le Dr Davis vont réussir à identifier et arrêter le psychopathe ?
L’éventreur de New-York est un de mes giallos favoris et sans aucun doute, mon Fulci préféré. Et si c’est mon Fulci préféré c’est pour deux choses : Son message et le style de Fulci.
Le style : Comme pour Django, même si c’est une série B, il y a une vraie patte d’auteur et on reconnait les traits de Fulci qu’on retrouve dans ses films : Les zooms et les gros plans sur les yeux des personnages pour voir leurs émotions. Une scène en plan subjectif d’un des flics pour fouiller la chambre d’un suspect. Tel un Alfred Hitchcock, Lucio Fulci fait un petit caméo. Une fin bien pessimiste. Et sans oublier les fameuses scènes bien gores, je ne suis pas une personne qui cherche des scènes avec beaucoup de litres de sangs et beaucoup d’organes qui sortent du corps, tant que ce n’est pas des scènes gratuites et que c’est utilisé en bonne manières : une approche plus réaliste, pour faire passer un message, pour accompagner l’humour noir ou d’une approche très particulière. Et Fulci a une approche particulière pour montrer le gore : j’ai l’impression qu’il les utilise de manière gratifiante, une sorte d’art qui est à la fois fascinante et malaisante, comme une espèce de tableau ou de sculpture couverts de sang avec des morceaux d’organes collés dessus. Moi j’aime bien l’appeler le peintre morbide.
Mais Fulci apporte des p’tites nouveautés dans sa réalisation comme la scène où une des victimes du tueur s'est faite égorger, le plan suivant est à l’intérieur de la gorge, la gorge s’ouvre et on voit les yeux du tueur. Fulci à l’air de s’éclater . Mais même si Fulci reste dans la noirceur de ses plans et même dans ses films, il y a deux ou trois scènes où il apporte des couleurs rouges et vertes dans des pièces sombres pour mettre une bonne atmosphère. Avec une bonne bande originale, qui donne une bonne pêche pour résoudre l’enquête et foncer dans l’action.
Et la deuxième chose qui fait que c’est mon Fulci préféré, son message : le sexe……
T’es un gros dégueulasse !
Non, je voulais dire par là que le film parle des problèmes sur la sexualité.
Comment ça ?
Alors je ne sais pas si c’était la volonté de Lucio Fulci car le bonhomme a mis des scènes de sexe et de femmes dénudées dans la plupart de ses films pour le plaisir de…. de…. de… bref, vous m’avez compris. Mais dans L’éventreur de N-Y, les scènes de sexe sont certes pour le plaisir mais je perçois autre chose. Le film parle de tous les problèmes de la vie sexuelle, comme le flic principal qui aime passer la nuit avec une prostituée alors que j’aurais pensé que c’est un flic honnête qui vit avec sa femme, mais non ! Il passe la nuit avec une prostituée ( problème de divorce avec sa vraie femme ) et les deux ne sont pas top courtois entre eux. On a aussi une femme qui va dans des théâtres pornos ( ça existe ? Je sais que le cinéma porno existe. Mais du théâtre ? Quelqu’un peut me confirmer dans les commentaires que ça existe ? ) pour pouvoir fantasmer, son mari qui écoute des enregistrements où on entend la femme jouir mais que les deux ne font pas l’amour ( probablement à cause des règles du mariage ). On peut voir la perversité des gens qui ont des besoins sexuels et harcèlent les pauvres femmes, le sexisme où on voit un gars qui hurle sur une femme qu’elle devrait rester à la maison, le psy cache un magasine porno gay dans un journal sans doute pour ne pas recevoir des remarques homophobes,… En gros, le film parle des problèmes de perversité dans la ville de Y-N.
Après, le film n’est pas à l’abri de tous les défauts, comme dans le reste de la filmographie de Fulci, le jeu des acteurs n'est pas top top, il y a des scènes un peu kitsch et des passages un peu mous du genou. Il y a aussi quelques défauts, mais qui ne me dérangent pas tant que ça, comme le fait que le tueur fait des bruits de canard qui peuvent être assez ridicules à certains moments, mais dans d’autres moments, ça marche car on entend à la fois le bruit du canard et les cris des victimes (qui me font grincer des dents). Chose assez amusante, dans chaque nouvelle langue, le tueur change un peu de voix, si vous avez vu les BA anglaise et italienne, le tueur parle avec une voix aiguë. Dans la version française, il a la voie nasale, un peu comme Daffy Duck, ça se rapproche bien d’un canard. Et apparemment dans la BA allemande, le tueur a une voie robotique, j’aime ça car ça le rend plus menaçant. Et un autre point : quelques personnes ont remarqué que le film était un plagiat de Maniac de William Lustig. A part la scène du métro ( qui est différente dans l’autre film ) je ne trouve pas que c’est un vulgaire plagiat, au contraire, j’ai l’impression que le film a réussi à se démarquer de Maniac.
Pour conclure, L’éventreur de N-Y est un très bon film d’horreur italien, il risque de ne pas plaire à certaines personnes qui n’apprécient pas les défauts que j’ai évoqués, mais si vous aimez les séries B bien violentes et gore, je pense que vous ne serez pas déçus. Et ça sera parfait pour votre soirée Halloween, avec un ou deux autres giallos d’Argento ou de Bava. Ou d’autres longs métrages de Fulci comme les films de zombies pour compléter votre soirée. Tandis que pour ma soirée Halloween…… j’ai un petit souci. J’hésite entre la trilogie Rob Zombie ( avec 31 du même réalisateur, si j’ai le temps ) et les trois premiers films Hellraiser ( avec le documentaire Leviathan, pareil si j’ai le temps ) pour que je puisse me faire ma p’tite soirée. Si vous voulez me conseiller, n’hésitez à me l’écrire dans les commentaires.
J’espère que cette petite critique vous aura plu. Je vous dis à bientôt, dites moi ce que vous en pensez et …… Joyeux Halloween !