L'Exécutrice défie l'empire du kung-foutre

Si l'image de Brigitte Lahaie reste fortement associée aux débuts de l'industrie pornographique française, beaucoup oublient qu'elle a eu dans les années 80 une carrière "conventionnelle". Avant même d'ailleurs de quitter le X. Dont cette "Exécutrice", polar d'action à la célèbre affiche choc. Conçue d'ailleurs par le non moins célèbre distributeur René Château, qui était à l'époque le compagnon de Brigitte Lahaie.

Mais "L'Exécutrice" reste également connu pour être un nanar français de premier choix. Car il faut dire que c'est sacrément drôle à regarder.

Brigitte Lahaie est Martine, une flic de choc qui enquête sur... on ne sait pas trop en fait. Ca mélange du trafic de drogue, du trafic de VHS déviante, de la traite de mineures, des clubs olé-olé, des gangsters chinois... En réalité tout le monde s'en moque, c'est surtout un prétexte pour enchaîner fusillades et poursuites sur des airs de synthé bien 80's.

A l'image des nombreux faux raccords, il n'y a pas grande cohérence, et c'est très platement réalisé. Il faut dire que Michel Caputo est avant tout réalisateur de X. On lui doit notamment "Blance Fesse et les Sept Mains", ou "Sybil, tous les trous sont permis". Au dire des connaisseurs, "L'Exécutrice" serait d'ailleurs un remake soft de ce dernier...

C'est peut-être ce pédigrée qui rend le film très drôle. Caputo accumule les courtes scènes érotiques, de manière aussi complaisante que totalement aléatoire. On verra pas moins de 3 fois notre héroïne se prélasser nue dans son jacuzzi, comme ça, sans raison ! Et comme par hasard, l'action se déroulera bien souvent dans des lieux déviants.

Et Caputo prend son film terriblement au sérieux. Même dans les rebondissements qui sortent de nulle part (cette magnifique tentative d'agression dans un parking !). Surtout avec les dialogues qui se veulent burnés, mais sombrent vite dans le ridicule. Le fait que les comédiens soient épouvantables en rajoutent une couche.

A ce niveau, notons Michel Modo en commissaire ostensiblement pourri. Et pourtant tous ses collaborateurs continueront à lui confier des informations ou missions essentielles ! Ou Brigitte Lahaie, qui s'implique mais n'a clairement pas les épaules pour ce type de polar d'action.

Du nanar très sympathique.