L'extra wagon de Jeunet...
Je suis admiratif de l'oeuvre de Jean-Pierre Jeunet. Il a su créer un univers qui n'appartient qu'à lui. Ses films possèdent une couleur particulière et des personnages hautement atypiques qui en font tout le sel.
Celui-ci déroge quelque peu à la règle. Ici, pas d'images sépia ou dans les tons verts. C'est la lumière réelle qui s'exprime dans un nord-ouest américain perdu et quasi désertique en habitants. La famille Spivet est certes inusitée, mais moins marquée qu'ont pu l'être les pléiades de caractères rencontrées dans d'autres œuvres. Helena Bonham Carter campe une mère passionnée d'insectes dont l'esprit est altéré par un événement funeste. Le père, le frère et la sœur du héros sont somme toute relativement communs. L'environnement est certes un peu étrange mais tellement normal à l'aune de ses autres univers.
La comparaison semble inévitable.
C'est alors que commence sur les rails le fameux voyage dont le titre est tiré. Comme les wagons d'ailleurs. Ceux-ci emportent le héros ainsi que le spectateur dans un long trajet à travers les Etats-Unis en direction du Graal scientifique pour un enfant de 10 ans. Ce n'est pas la partie la plus captivante du film. L'épilogue est un peu plus intéressant, sans pour autant laisser pantois.
Au final, ce dernier film de Jeunet semble bien éloigné de ses canons habituels. Quelques morceaux sont assez réussis (le discours de T.S. Spivet à l'académie) mais le tout n'a pas réussi à provoquer chez moi l'émotion habituelle suscitée par les films du réalisateur. Le potentiel était pourtant énorme.
Ce qui devait être un extravagant voyage a lentement roulé sur les rail d'un intérêt mitigé.