La résurrection de Dickens
David, quadragénaire, est sur scène et nous raconte sa vie : entre orphelinat forcé, misère, gloire et duperies.
Bienvenu dans l’univers de Dickens revisité par Armando Iannucci: après avoir « tué » Staline, son adaptation du plus célèbre récit de l’abandon enfant semait la méfiance. Il s’avère exquis.
Dès la seconde séquence, le décor semble être planté : le style burlesque britannique qui avait fait merveille durant la première heure du précédent opus, avant qu’une farfelue réécriture gâche le tout.
Ici, en commettant le jubilatoire parjure de tuer l’auteur pour laisser seul le personnage biographe, Iannucci nous capte et nous passionne dans tous les sens du terme : par une féroce satire sur la richesse et son déclin; par son côté artistique de toute « beauté », particulièrement les lieux immondes. Mais surtout par un fabuleux casting avec Dev Patel en tête mais surtout Peter Capaldi qui a lui seul déclenche tous les sentiments possibles : scepticisme et donc abandon, puis reconnaissance et... résurrection.
Une perle si vous avez un quarantième degré à recommander vivement...