"L'homme à l'imperméable" est un film de Duvivier tourné en 1957 et se situe entre des œuvres majeures du cinéaste à savoir "le temps des assassins" et "Marie-Octobre".
Le scénario est tiré d'un roman de James Hardley Chase (Titre original "Tiger by the tail" transformé dans la Série Noire de Gallimard en "Partie fine"). Je ne pourrai pas en parler car, à l'époque où j'avais découvert le film au Ciné-Club du Dimanche soir, je ne l'avais pas trouvé...
En deux mots, l'histoire raconte la mésaventure d'un homme (clarinettiste dans l'orchestre du Chatelet) qui tente de profiter de l'absence de sa femme, que tout fait penser que c'est un dragon à la maison, pour aller s'encanailler avec une belle petite nana, Eva, qui est figurante dans la troupe du Chatelet. Mal lui en prend car il se trouve impliqué dans l'assassinat de la nana en question le soir même de sa petite escapade ...
Le musicos en question c'est Fernandel, toujours plus ahuri qui, pour mon goût, en fait juste un tout petit peu trop dans la maladresse. En particulier, il a un sérieux problème avec les aquariums qu'il ne cesse de renverser (au moins trois). Je pense qu'il faut remettre le film dans son époque où le nom de Fernandel devait être incitatif pour aller voir le film. Aujourd'hui, son jeu parait un peu outré mais comme il a ses fidèles ...
Evidemment, à l'affût, il y a le maître chanteur joué par un Bernard Blier, cauteleux, tout en rondeur et en vice comme il se doit. Son jeu est, lui, plutôt crédible avec son petit chien, un espèce de roquet, hargneux comme pas deux mais qui va bien avec le personnage.
Ah, et puis, justement, Eva, la nana, c'est Judith Magre, qu'on ne voit malheureusement pas beaucoup et pour cause, mais le peu qu'on voit est très goûteux et pourrait, à la rigueur, justifier la petite folie de Fernandel.
Le film, sur un fond dramatique certain puisque les cadavres s'accumulent, est traité sur une tonalité qui se veut légèrement comique avec des scènes où Fernandel se débat avec l'adversité comme celles où il cherche désespérément à se débarrasser de son imperméable qui l'a fait repérer.
Ce n'est sûrement pas une œuvre majeure de Duvivier mais l'enchainement rapide des situations où le personnage de Fernandel s'enfonce d'autant plus qu'il bouge fait penser à un sable mouvant dont on se demande bien comment il va pouvoir se sortir.
Vu d'aujourd'hui, il me semble que le film aurait eu plus de cachet avec un autre acteur que Fernandel dans un registre plus dramatique même en conservant les scènes "comiques".