L'autre jour je suis tombé sur une itw de "Jean Claude Brisseau" (j'ai vu aucun de ses films, mais je le cite uniquement dans le but de me la péter). IL expliquait que si ses films finissaient si mal c'est qu'il ne voulait pas reproduire le modèle des grands classiques américains qui après avoir été très noir tout du long, retournaient leurs vestes et présentaient une fin ridiculement optimiste.
Ce film là en est un vibrant exemple, sans cette fin j'aurais mis 8.
Car il faut pas se cacher, "L'homme au bras d'or" est un film très très rêche. C'est le meilleur film que j'ai vu traitant de la question de l'entourage.
L'idée qu'on est toujours ce que les autres attendent de nous...
Il y a une séquence comme ça dans les" Soprano", lorsque Tony encourage son cousin (Steve Buscemi) dans sa démarche (il bataille pour être Kiné) car son entourage ne souhaite (implicitement) pas son changement de condition. Tony lui explique que les gens aiment bien voir leurs proches restés à leur place. Il ne faut pas qu'ils s'élèvent pour éviter de faire de l'ombre.
On retrouve tout ça dans ce film, dans le fond c'est très cruel.
La galerie de personnages autour de ce type est très bien pensé pour le coup, chacun ayant intérêt à ce que Frankie Machine reste Frankie Machine.
Après techniquement on se régale, je repense surtout à cette scène où le personnage replonge. Chaque éléments du shoot (la cuillère, la seringue, le produit, le coton sortis du tiroir un par un) accompagné d'un coup de trompette, accentuant la dramaturgie de cette séquence, suivi du plan sur le visage de Sinatra qui plane. Ma-gni-fi-que.