J'ai eu raison de dénoncer la superficialité comique dans les films de Risi en cette fin d'années 1950, car il a dû m'entendre : Il Mattatore, c'est l'Italie dans une coquille de noix, avec son histoire écrite en sketchs et de bons gags pour rythmer les pérégrinations criminelles qui fascinent les foules – et participent incidemment à faire passer (encore plus ?) l'Italie pour un pays de malandrins à l'étranger.
Assistée notamment au scénario par un Scola pas encore révélé comme réalisateur, c'est un des meilleurs scénarios ayant pour thème l'arnaque dont on puisse rêver à Cinecittà – faisant toujours regarder de l'avant à des personnages à l'avenir incertain, il se sert du crime pour repousser les barrières professionnelles qui découpent impitoyablement la vie à l'époque. À la fois rétrospective et visionnaire pour la pègre italienne, le film la montre sous un jour amusant mais loin de la frivolité qu'on a connue chez le réalisateur précédemment. Immanquable si on arrive à supporter quelques épisodes très similaires les uns aux autres dans la vie d'un délinquant.
→ Quantième Art