Les aficionados de la filmographie de Dolph Lundgren le savent : peu importe la qualité du film, c'est toujours un plaisir de retrouver notre géant suédois envoyer des tatanes dans la figure de méchants génériques. Mais le véritable plaisir, c'est de trouver, au milieu de la fange de ces films se ressemblant tous, un film surprenant, voire (Dieu me pardonne) un Bon Film.
C'est ce que Men Of War semble annoncer durant ses premières minutes, où Dolph évolue dans un Chicago hivernal photographié avec style. Puis on le retrouve avec sa bande de mercenaires violents et désabusés en Thaïlande, moments de grâce où l'écriture trouve l’équilibre parfait entre divertissement idiot et le film grave. Et puis le méchant arrive. C'est à partir de cet instant que le film semble sombrer peu à peu dans la débilité la plus profonde. Le problème, c'est qu'au lieu d'assumer pleinement sa débilité, Men Of War préfère osciller entre cette dernière et sa réelle volonté d'être intelligent.
Cette dualité se retrouve jusque dans le scénario, qui fait contraster les mercenaires bourrins et cyniques avec les villageois pacifiques et raffinés, et dans la photographie, qui alterne images grandioses et colorées avec plans de sitcom à deux balles.
Impossible donc de savoir si on aime Men Of War pour son ridicule ou pour ses idées pendant le visionnage. Mais une fois le générique achevé, ne restent dans la mémoire que de joyeuses scènes de castagne (mention spéciale à celle où Dolph, pistolet dans la main droite et bazooka dans la main gauche, élimine une armée entière à lui tout seul), et un sentiment d'avoir perdu son temps, mais utilement.