Je n'ai pas connu Budd Boetticher mais je me suis laissé dire que c’était le genre à faire remarquer qu’on lui rend trop de monnaie au supermarché ou à s’excuser quand on le bouscule dans la rue. Bref un gars vraiment sympa.
Les réalisateurs sympas font généralement des films sympas avec des acteurs sympas. C’est ainsi qu’un an après Sept hommes à abattre, Boetticher fait retourner Randolph Scot, un autre sympa devant l’Eternel, dans un western. Seconde collaboration sur sept au total (en cinq années seulement, c’est dire s’ils devaient s’apprécier !)
Pour le reste, on s’ennuie gentiment d’un bout à l’autre de l’Arizona avec un Randolph qui a quand même tendance à nous exaspérer avec son sourire triste d’homme qui en a trop vu.
Boetticher a du métier dans la réalisation et s’il ne nous intéresse jamais avec son scénario - sans aucune envergure - il parvient à ne pas trop nous faire soupirer. Gageons qu’il n’avait pas d’autre ambition.
Bien sûr on ne fait pas de grands films avec des gens sympas mais on fait des films honnêtes. Ce qui est déjà pas mal. Il y a des gens qui font des oeuvres ambitieuses, il y en a d’autres qui font un boulot médiocre, sans tambour ni trompette, mais avec toute l’honnêteté du monde. J’ai pour cette deuxième catégorie, la plus sincère admiration.
Ca me fait penser à une prof de latin qui avait écrit dans mon bulletin « Mediocrita Aurea ». Ce qui doit se traduire par Juste milieu doré. Ou quelque chose comme ça. Je ne sais pas, de toutes façons je n’ai jamais trop compris le latin.