Ce qui frappe de prime abord dans un western d'Anthony Mann, c'est la pureté du cadre et son incroyable capacité à en occuper la moindre parcelle. Doublé d'un dynamisme fulgurant et d'explosions de violence diffuses, son cinéma se caractérise par une grande capacité d'occupation de l'espace.


The Man From Laramie sort en 1955, il rassemble un casting de tout premier choix, avec un James Stewart traînant sa carcasse démantibulée, cet acteur n'ayant pas son pareil pour incarner les héros fatigués, l'excellent Arthur Kennedy dans un rôle de cowboy psychotique et le vétéran Donald Crisp dans la peau d'un propriètaire terrien, sorte de nabab personnage Rabelaisien qui cache au fond une personnalité profonde, Cathy O'Donnell dans le rôle de l'héroïne et quelques seconds rôles intéressants, dont un certain Jack Elam, l'un des "gueules" les plus célèbres du western, l'un des trois tueurs au début d*'Il Etait Une Fois Dans L'Ouest* de Sergio Leone notamment, vu chez de nombreux cinéastes.


Tout ce beau monde est magnifié par le style percutant et le dynamisme permanent que Mann insuffle à sa réalisation. Personne mieux que ce cinéaste ne parvient à construire une mise en abîme structurée et une approche aussi pointilleuse dans la construction d'un plan. Toujours un coup d'avance.


Le scénario n'est pas le plus touffu qu'est mis en scène Mann, il s'en écarte suffisamment de manière classieuse pour qu'il ne soit pas l’intérêt majeur de ce film. Ce qui en fait la richesse, est dans cette capacité à s'extraire de sa narration pour sublimer des mouvements.
De là découle cet incroyable énergie qui ressort d'un western d'Anthony Mann.
L'un des auteurs majeurs du sur-westerrn.

philippequevillart
7

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le 29 mars 2016

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