Un gardien de gare maritime voit passer sa vie quand il assiste, un soir, à un combat entre deux hommes, tous deux venant de Londres, et l'un s'enfuit alors que l'autre se noie. Seulement, il reste une valise, remplie d'argent, que le gardien va récupérer, mais il ne se doute pas que ce larcin est activement recherché par le fuyard.
Une dizaine d'années après la publication du livre de Georges Simenon, Henri Decoin en réalise une adaptation cinématographique plutôt correcte, assez fidèle, à l'exception des noms qui ont changé. La bonne idée du film est de faire jouer ce gardien par Fernand Ledoux, acteur à carrière impressionnante, mais dont le physique passe-partout, avec sa grosse moustache, le rend quelconque, donc parfait pour le rôle. Tout le contraire de Jules Berry, qui lui joue le bandit en fuite, qui en fait un peu des caisses.
Le film est assez court, mais il parle aussi de la vie rêvée avec cet argent qui sort de cette valise, avec notamment le bonheur qu'attendent sa femme et sa fille, jouées par Héléna Manson et Mony Dalmès, mais cet argent n'est pas un du, et ça, il va devoir en assumer les conséquences. Bien que ça ne soit pas parfait, L'homme de Londres tire profit d'un budget réduit, qui se passe essentiellement dans la nuit, pour une histoire toujours assez forte, qui fait justement penser à du Simenon, et emmené par une bonne interprétation. Pour l'anecdote, le Hongrois Bellà Tarr en fera une autre version en 2008.