L'Homme du président est le second film de Woo Min-ho que je découvre après l'excellent The Drug King qui trouvait largement son inspiration dans le cinéma américain des 70's et des 80's et plus particulièrement chez Scorsese et Scarface de De Palma mais qui avait su trouver son identité propre et c'est encore une fois le cas dans cette histoire inspirée de faits réels où le réalisateur convoque autant Lumet que Pakula.
Déjà, le sujet est passionnant, on est dans les arcanes du pouvoir coréen à la fin des années 70 et on a pour protagonistes le Président qui a pris le pouvoir quasiment deux décennies auparavant et ses plus proches collaborateurs : chef des armées et le directeur de l'agence d'espionnage nationale mais aussi l'ancien directeur, traître aux yeux du pouvoir. Et à partir de là, de créer des liens toujours intéressants entre eux et de les voir évoluer jusqu'à un final, ma foi, d'une très grande intensité.
Mais le réalisateur n'en oublie pas pour autant de faire de L'Homme du président un vrai film d'espionnage à l'ancienne où le suspense fonctionne du début à la fin et de recréer avec talent cette ambiance pesante et angoissante dans laquelle les personnages évoluent, magnifiée par une photographie vintage des plus réussies. Et puis bon, le casting est impérial mais c'est surtout l'excellent Lee Byung-hun qui sort du lot, tiraillé entre sa dévotion à son président et l'amour de sa patrie, il livre une prestation toute en nuances de premier ordre.
Bref, après The Drug King (dispo sur Netflix, je le recommande), Woo Min-ho démontre encore son talent, où l'hommage n'est pas un frein à la créativité, un excellent thriller à découvrir!!