J'avoue que du Woody Allen d'aujourd'hui, je préfère très largement les thrillers psychologiques à la sauce dostoïevskienne comme Match Point ou même une oeuvre assez injustement descendue comme Le Rêve de Cassandre, du comique à part éventuellement un agréable Whatever Works (et en grande partie grâce à une délicieuse Evan Rachel Wood !!!) Allen ne m'a pas vraiment fait rire avec un film réalisé après les années 80.
Donc autant dire que L'Homme irrationnel partait avec une excellente carte pour moi. Et la première partie se tient franchement. A vrai dire, si on excepte une Emma Stone, capable de donner énormément de pétillant à un teen-movie, qui aurait été complètement anodin sans elle, comme Easy A mais bizarrement incapable de se montrer mémorable chez Woody Allen (dans Magic in the Moonlight, elle se faisait totalement voler la vedette par Colin Firth !!!), elle est même franchement excellente. Et nous obligeant à nous poser une question dérangeante, à laquelle on a envie de répondre oui, à savoir : est-ce qu'on a le droit de supprimer un être humain qui se complaît à profiter négativement de son pouvoir pour détruire la vie des autres ???
Partie excellente aussi grâce un peu à Joaquin Phoenix, en forme, bien que je l'ai trouvé plus mémorable ailleurs, dans le rôle d'un prof de philo désabusé et alcoolique qui va trouver un sens à sa vie d'une manière fracassante.
Dommage donc que la seconde partie fasse totalement retomber le soufflet en alignant les rebondissements plats et en se concluant par une chute ridicule
sans mauvais jeu de mots.
A croire que même Dostoïevski n'arrive plus à être une bonne source d'inspiration pour Allen.