Une interprétation magnifique de Charles Denner tout d'abord, qui rejoint peut-être la mélancolie de Melki dans l'Acrobate de Pollet. Récit post-mortem énoncé par lui-même d'un innocent idéaliste, dont l'insatiable curiosité amoureuse pour les femmes constitue un rempart rêveur contre un monde empesé par la norme sociale bourgeoise, pour laquelle il éprouve une sainte angoisse. Passagèrement redondant par moment, et peut-être un peu trop littéraire, le portrait est superbe, finement psychologique. Le film illustre parfaitement, comme "Anatomie d'un rapport" (1976), les retombées de la révolution sexuelle, et les questionnements d'une époque charnière, sur le couple, le patriarcat, l'émancipation des femmes, la virilité, la liberté d'aimer...Somme d'idées qui s'illustrent à travers le rêve d'une île occupée par des femmes, utopie dans laquelle il a vécu en réalité de son vivant !
Longtemps restent à l'esprit des idées scénaristiques, comme le visage dans le vent à 120 km/h pour reprendre la "décence" du teint ! , les 137 boutons ! , ou "l'enfant c'est moi" !