L'homme qui aimait les femmes est un personnage singulier, inattendu, et qui est le sujet d'une comédie que je qualifierais de mi-psychologique, mi-sociologique. Ce dernier terme, un peu boursouflé, s'explique par la grande diversité des types féminins qui sont la cible des assiduités de Bertrand Morane (Charles Denner).
Ce personnage, qu'on pourrait trop facilement assimiler à un obsédé sexuel ou à un séducteur cynique, est en fait un brave homme, sympathique et sincère, que son syndrome conduit à être séduit continuellement par la beauté et l'élégance des femmes. Cet adolescent quadragénaire souffre finalement d'être incapable d'en choisir aucune. De rencontres négligeables en liaisons passagères, Truffaut invite son personnage à raconter ses amours inaboutis. Sans aucune grivoiserie -ce n'est pas le genre du cinéaste- mais avec fantaisie et parfois une réelle amertume.
Pourtant, on pourra trouver la mise en scène un peu terne, voire monotone, et le scénario pâtit de l'absence de ressorts humoristiques et d'une véritable empathie, de ma part, pour le personnage de Charles Denner. Au demeurant, chacun pourra, à travers cette aimable remise en question de l'union conjugale, se confronter à ses propres dispositions au libertinage ou au marivaudage...