The Horse Whisperer

Je ne me souviens plus quand j'ai vu ce film pour la première fois. Pas au cinéma, c'est sûr car je me souviens d'avoir regretté de ne pas l'avoir vu sur grand écran. Ce qui est sûr, en revanche, c'est que j'avais lu le livre de Nicholas Evans dans la foulée pour constater que le film était très fidèle (sauf la fin un peu plus mélodramatique dans le roman)

Le sujet du film tourne autour de la "guérison" du traumatisme causé par un grave accident de cheval où la cavalière, Grace, a dû être amputée d'une jambe et où le cheval est resté traumatisé. La mère de Grace, Annie trouve un "chuchoteur" (whisperer), Tom Booker, au fond du Montana capable de traiter le traumatisme du cheval et, pourquoi pas, de la jeune fille en lui redonnant une raison de vivre.

Si le film s'en était tenu à ces seuls sujets, je mettais 10 d'entrée au film. Mais, le film, comme d'ailleurs le roman, est pollué par une romance totalement inutile entre Annie, la mère de Grace, et Tom Booker. Même si Robert Redford a eu la sagesse d'atténuer (un peu) cette agaçante romance par rapport au roman …

Le film oppose la vie trépidante de la ville, ici New York, où vivent normalement la famille de Grace avec une vie au calme, presque contemplative, dans le ranch du Montana. La caméra filme avec grand soin ces amples paysages verdoyants avec les éleveurs qui vivent au rythme des vaches et des chevaux. Bien sûr, quand arrive la saison des transferts et des marquages des veaux, au milieu de nulle part, on a droit aux clichés habituels des bivouacs avec le cow-boy qui prend sa guitare… Mais c'est si beau que je me laisse toujours embarquer avec grand plaisir comme dans les westerns (les vrais …) de pionniers. D'ailleurs, Tom Booker, le chuchoteur, n'est jamais qu'un descendant de ces pionniers. Aujourd'hui, on vit en bonne intelligence avec les indiens Black Feet (on n'en voit pas mais Tom Booker a eu travaillé avec).

Mais ce qui est très réussi dans ce film, c'est la description de la relation de confiance qui s'établit lentement entre Tom Booker et Grace et, bien sûr, entre Tom Booker et le cheval traumatisé, Pilgrim. Le moment où Grace peut enfin monter son cheval est un moment de vraie émotion sans pathos où se retrouvent, intimement je dirais, la jeune fille et le cheval.

Au casting, Robert Redford est excellent et très crédible dans son rôle de "soigneur" des plaies qui ne se voient pas et d'homme marqué par la vie.

J'ai bien aimé la prestation de la jeune actrice Scarlett Johanson qui joue le rôle de Grace. Elle a l'âge du rôle, 14 ans. Au début, certes, elle est (normalement) agaçante comme toute petite bourge jolie et friquée mais rapidement elle sait mettre de la profondeur dans son rôle.

La mère, Annie, c'est Kristin Scott Thomas avec les petits bémols du scénario et de la romance insipide. Mais elle joue bien son rôle de citadine surbookée et survoltée que la campagne va calmer un peu. On ne peut décemment pas lui reprocher la romance.

C'est Sam Neill qui interprète le rôle du père, beau personnage tout en nuance. C'est un acteur que je n'ai jamais vu dans un rôle de bad boy.

La musique de Thomas Newman est bien plaisante et bien adaptée à cette atmosphère rurale.

Au final, j'aime bien ce film, certes un peu prévisible, à cause notamment de l'ambiance carrément westernienne et des magnifiques photos. En dépit de la romance déjà mentionnée qui n'apporte pas grand-chose.