Dans un premier temps cette histoire d'homme qui rétrécit est celle d'un homme qui perd son statut de mâle. Jusqu'alors il est l'homme fort, dont la femme était soumise au moindre des ses désirs. Quand il souhaite une bière, ou quand il veut une chemise c'est vers elle qui se tourne. Seulement dès qu'il s’aperçoit qu'il perd du poids et qu'il nage dans ses vêtements. Tout cet ordre de mâle protecteur va être remis en cause. Plus il rétrécit et plus sa femme va jouer le rôle de protection qu'il tenait jusqu'à présent. Cette inversion des rôles et surtout sa perte de place dans le couple l'affect grandement. Les codes ne sont plus ceux que lui a instauré la société. Et rien ne s'arrange pour lui car cette miniaturisation ne s’arrête jamais, tout devient trop grand de jour en jour. Ainsi l’intérieur de sa maison, lieu qui est censé être plaisant et dans lequel tout est choisi et maîtrisé par les propriétaires, va devenir l'endroit de tous les dangers. Toutes ces choses deviennent un véritable obstacle. L'endroit le plus anodin qui soit pour un homme normal, se transforme en véritable parcours du combattant pour la miniature qu'il est devenu. Le film de Jack Arnold repose sur une vraie idée de la place qu'occupe l'homme durant son existence. La force du film est aussi de proposer de l'aventure à l'intérieur d'un lieu clôt et banal. Les effets spéciaux tiennent globalement la route, on voit de temps à autre des incrustations qui ne sont pas toujours très réussies. Mais l'univers du film fonctionne, le combat contre la mygale apporte sa dose de suspense et de frissons. Bon les mygales se trouvent en Amérique du sud, donc peu de chances d'en trouver une dans une cave d'un pavillon américain. Mais bon c'est plus impressionnant à l'écran.