L'Homme qui rit par Florian Bodin
C'est dommage car j'en attendais beaucoup de cette production, mais quand j'ai constaté au début de la séance que c'était une production EuropaCorp, j'ai vite perdu espoir, craignant que le film soit lissé, surfait et peu intéressant.
C'est ce qu'il s'est passé malheureusement, pourtant le film possède quelques atouts qui aurait pu en faire un film bien plus intelligent, avec une vraie critique et un fond de pensée ludique.
Son aspect visuel déjà, est parfois trop lisse, la pauvreté se résumant à quelques coins de verdures un peu paumés en campagne avec quelques personnes habillés en fripes, prêtes à croire tout ce qu'un imposteur pourrait leur dire.
C'est plus dans l'espace de la fête foraine, ou la chaleur des feux de bois, des caravanes et des différents acteurs, tous collés les uns aux autres, qu'on ressentira une vraie identité. Ce qui sera très froidement cassé par le côté monarchique qui arrivera par la suite. Certes cette façon de présenter le bien du mal est maladroite et déjà vue, mais pas ini,téressante ni visuellement laide, certains plans étant très réussis.
C'est surtout dans son format au final, d'1h30 seulement, que le film se perd. Bien trop court pour développer un univers ou un sujet critique, le film naviguera maladroitement entre intrigue d'enlèvement, révélations, découverte des tentations et la chute, qui instaurera une critique mais qui tombera quelque peu à l'eau dans la mièvrerie. Tout est beaucoup trop survolé ce qui implique que le film manque sérieusement de stature.
Reste des performances à l'écran ni médiocres ni enchanteresses et une réalisation parfois en dent de scie à cause du manque de moyens qui se ressent. On retiendra surtout une très belle scène du parlement, qui permettra au héros de vraiment prendre son envol dans un discours fantastique et poignant, malheureusement, il n'élève pas plus le film.