L'Homme qui rit - Jean Pierre Améris cultive l’art du verre à moitié vide et celui du verre à moitié plein. Son film est une demie réussite et un demi échec à la fois… Ce qui nous transporte, c’est son univers très pictural, certes largement inspiré de Burton, mais dont il arrive quand même à se détacher. On pense à Big Fish, mais assez souvent à Freaks aussi. La direction artistique redouble de malice, et la lumière est souvent teintée d’une belle poésie. Le jeu de Grondin et Depardieu réussissent à nous convaincre et parfois à nous toucher. Ce qui agace, les actrices Christa Theret est atterrante, Emmanuelle Seigner saignante de vulgarité (un tel niveau rarement atteint sauf par une Brigitte Bardot vieillissante). Le scénario est un peu bancal également, entre fable social et roman historique (ce qu’est l’œuvre à l’origine) le cœur d’Améris balance sans vraiment jamais choisir, provoquant longueurs et confusions… Toutefois, en période de fêtes, il est de petits films pour lesquels on veut avoir de l’indulgence, et on les revoit avec plaisir, des années après sur la 6 un lendemain de réveillon un peu trop arrosé… L’homme qui rit en fait partie.