En tant que passionné de cinéma, je dois admettre que ce bon vieux Terry Gilliam, dans son malheur, disposait d'une histoire quasi cinématographique, qu'on envierait presque, avec son oeuvre auparavant "maudite", j'ai nommé, L'Homme qui tua Don Quichotte.
Comment ne pas aimer cette histoire ? Celle d'un homme qui s'est battu 25 ans durant afin de sortir ce film, LE film de sa vie.
Quel ascenseur émotionnel j'ai pu vivre dans les derniers instants avant la finalisation de sa distribution, tantôt annulée, pour être aussitôt sauvée par le festival de Cannes.
Aujourd'hui, c'est fait, c'est acté, Terry Gilliam a vu le bout du tunnel, et sort l'oeuvre qui a marqué sa vie avant même d'être produite. Et je vais vous donner mon humble avis sur ce film et sur cet homme que j'admire énormément
Ce film est un joyeux bordel. Voilà comment le résumer bêtement. Un joyeux bordel enchanté.
On aurait pu se douter que Gilliam se mêlerait personnellement à ce film en y reflétant son vécu, c'était inexorable, et le film nous l'annonce d'ailleurs dès les premières minutes : "Après 25 ans... réalisé par Terry Gilliam".
Mais malgré tout, le film reste surprenant et merveilleux tant il rend un bel hommage à travers ses personnages, à la relation entre Gilliam et le célèbre Chevalier de la Mancha.
Dans un univers où les rêveries paraîtront étrangement réelles et la réalité curieusement imaginaire, le film nous présente le personnage de Toby. Toby est un passionné, ou plutôt un ancien passionné, marqué à vie par un film qu'il a réalisé au début de sa prometteuse carrière, par un personnage qu'il a magnifié, j'ai nommé : Don Quichotte.
Toby part donc en pèlerinage, à la (re)découverte de sa passion, de son film, et du personnage qui resteront gravés en lui, jusque la fin de ses jours.
Tous les personnages du film ou presque ont vu leur vie changer à partir du tournage d'un... film. Film qui repose sur le même personnage que le film que nous regardons à ce moment même, vous suivez ?
C'est ça qui est extraordinaire, TOUS les univers se mêlent, à même titre que le film lui-même fait écho à la réalité.
Certes, il a également des défauts, mais il est si créatif et fait avec tellement d'amour, que je n'ai pu que fermer les yeux sur ces dernier, et encourager Terry a continuer de s'amuser avec son joujou.
Le film est beau, terriblement immersif, rempli d'idées de mise en scènes qui servent le propos.
Gilliam a fait en sorte de transmettre la folie qui l'a aidé a persévérer tout au long de ces 25 dernières années, dans chacun de ses personnages tous aussi uniques que passionnants.
Ce film est un hommage à la folie et à tous ceux qui veulent bien la diffuser autour d'eux. Pour le plus grand bonheur de tous, et pour mon plus grand bonheur à moi.
Merci Terry.