Il l'a fait ! Il l'a enfin fait ce fichu saligaud ! 25 ans d'emmerdes !! Le mal de dos de Rochefort, la météo désastreuse, le cancer de Hurt,les producteurs destructeurs et j'en passe un paquet. Mais il l'a fini et a pu le distribuer à nous, cher public !
Etant un grand fan du travail de Gilliam et ayant été ébahi par les images du film qu'il voulait faire avec Johnny Depp et Jean Rochefort (nda: le documentaire Lost in la Mancha, que je recommande), on peut affirmer que ma hype était plus grande que les géants eux même, surtout avec au casting final Adam Driver et Jonathan Pryce. Ce qui me permet de parler du duo, traité d'une manière parfaitement attachante. La maladresse et la désinvolture du personnage de Driver est aussi attachante qu'il se montre irrespectueux et voit ses vieux rêves de gloire détruits dans le début du film. Le parallèle avec son antithèse se joue justement en la personne de Don Quichotte, auquel Pryce insuffle de la folie, mais aussi une grande tendresse et la naïveté d'un grand rêveur. Ainsi, nous avons un duo opposé: l'un aux rêves piétinés et sceptique, l'autre vivant une aventure, dépassant son statut pour réaliser ses rêves de gosse, vivre d'incroyables aventures, tel un grand chevalier. Car au final (et ce ne sera pas la fin du film qui dira le contraire), Don Quichotte n'est pas un personnage, il devient une idée: l'envie de rêver, de vivre ses aventures que nous regardions, que nous lisions ou que nous imaginions étant gosse. Une idée forte et qui fait barrière à certains faiblesses du film.
En effet, là n'est que mon avis, le film perd un peu la patte au niveau du rythme, qui intègre des sous-intrigues qui se révèlent finalement pas réellement essentiel à l'intrigue. L'introduction, notamment, passe selon moi beaucoup de temps sur la situation du personnage et atteint difficilement le début de la vraie histoire du film. Ce genre de faiblesse entrave plusieurs séquences du film, sans pour autant être un défaut destructeur. Car Gilliam se sent vraiment dans ce film: les situation absurdes et grotesques, les plans de travers, les touches carnavalesques, Don Quichotte se marie avec l'univers du réalisateur et n'est pas victime de ses gimmicks.
Et c'est à peu près tout ce que j'ai à dire sur ce film. L'année 2018 s'est révélé, pour le moment, quelque peu décevant, ne voyant pas réellement de films marquants (L'île aux chiens exclu) et se retrouver avec ce genre de films touchants a de quoi remonter le moral et me donner envie d'aller encore plus souvent au ciné.
Sur ce, je m'en vais voler un cheval et partir à l'aventure car,
Yo Soy Don Quijote