Grâce à Bertrand Tavernier jamais la beauté de la capitale des Gaules n'aura été aussi bien mis en lumière. L'action de l'Horloger de Saint Paul se déroule essentiellement dans le quartier de Saint Paul (logique), un quartier ancien qui a gardé ses rues pavées étroites et le charme des centres médiévaux. Les traboules, les rues en pentes, et l'ambiance chaleureuse des bouchons qui sentent la charcuterie même à travers un écran de télévision font vibrer la fibre patriotique d'un lyonnais comme moi. Alors oui, j'adore ce film en partie par chauvinisme, mais pas seulement.
Philippe Noiret est brillant de justesse dans le rôle de Michel Descombes, un père qui vient de se rendre compte qu'il a perdu le contact avec son fils depuis des années. Un fils qui vient de commettre un meurtre, sur un grand patron qui aurait fait des avances déplacées à sa dulciné. Pendant que le commissaire Guiboud, interprété par l'immense Jean Rochefort, mène son enquête pour retrouver l'assassin en cavale, Michel Descombes suit le cours de sa propre investigation pour tenter de découvrir qui est son fils. Rien ne semble plus l'atteindre, ni les tentatives de récupération politique, ni les multiples mains tendues du commissaire Guiboud qui essaie désespérément de le convaincre de collaborer avec lui. Ce duo composé d'un père désabusé devenu presque nihiliste et d'un flic bonhomme a des allures de duo comique. Et encore une fois quels interprètes!
Un des meilleurs film sur les relations père-fils, un des meilleurs film policiers, en fait un des meilleurs film français tout court.