Quand en cette belle soirée DVD du 31 mars 2017 le magnifique Kingdom of spiders a été posé sur la pile des choix, mon enthousiasme était sans borne.
« Mais si ça va être trop bien, les critiques sont dithyrambiques !! » m’exclamais-je alors dans un plaidoyer qui devait contribuer à mettre le deuxième opus de Jurassic Park au tapis. « Pis une si belle jaquette ça peut pas vous tromper mes bons amis !!! »…
Je savais que le jour arriverait où je serais en désaccord avec un de mes précieux éclaireurs. Là je suis en désaccord avec la plupart de mes éclaireurs!!! Mon monde s’effondre !!
Trêve de blabla, passons plutôt au pourquoi du comment.
Dans les fabuleuses plaines de l’Arizona, un tranquille petit bourg va voir son quotidien légèrement perturbé par une invasion d’araignées tueuses pleines de rage !! Oui oui je dis bien « pleines de rage » ces foutues arachnides ! Les personnages du film insistent bien la dessus à plusieurs reprises « Elle s’est acharnée sur lui » (et là, la grande idiote que je suis imagine la pitite araignée en train de mordre et de remordre sa victime avec un rire sadique, le tout sur un thème musical à la Psychose).
L’idée du film, à savoir que l’emploi massif d’un pesticide à modifié l’écosystème au point de pousser les araignées à trouver une autre source de nourriture, me plaisait et me plaît toujours énormément ! Je trouve la base super intelligente ! L’impact de l’Homme sur l’évolution de l'équilibre de la planète, c’est-y pas une question clef ? Si on pose la réflexion sur fond de série B avec moult clichés et surtout avec William Shatner alors moi je dis banco !
Et par la suite que vois-je ?!
« Oh !!! ! Sont magnifiques ces araignées ! On dirait des vraies ! »
-« Bah ce sont des vraies » me répond alors un ami.
Du coup l’espèce de massacre orchestré tout du long m’a carrément mis hors de moi. Les pauvres bestioles se font dégommer de toutes les façons possibles !!
Le « c’était une autre époque » que j’ai lu dans de nombreuses critiques n’empêche pas que ça m’a foutu en l’air tout le film. Je ne supporte pas la cruauté sur les animaux et peu importe l’époque. Ce genre de film me met au mieux la gerbe et plus généralement les nerfs.
Idem pour le traitement réservé aux vaches (ma main au feu que la vache agonisante dans le camion était droguée à fond tout comme celle dans le camion).
Alors du coup la jolie fable du « Voyez misérables Humain où vous conduira votre égoïsme ! » n’est plus du tout crédible. Et là j’ai compris que ce qui me plaisait le plus, à savoir un choix original de scénario pour établir un très bon film apocalyptique était creux. J’ai failli prendre un ambryon de bonne idée pour un message engagé ! Je suis naïve d’avoir cru que le réa pouvait avoir autre chose que le divertissement et la beauté de l’Art en tête. Puis que sont quelques petites créatures vivantes quand on peut faire un film qui sera salué pour sa réalisation ? Hein ? Sont forts les acteurs de jouer avec de vraies araignées !!! Puis des fois comme ils sont grands et généreux ils essaient même de pas les butter alors c’est bien la preuve qu’ils ne pouvaient pas faire autrement. Puis la petite quel couraaaaaage !
Pour le reste il y a plein de choses cool dans ce film. Beaucoup de plans sont géniaux, le parti-pris pour mettre en scène l’invasion est vraiment sympa (cette espèce de tranquillité, d’oubli conscient d’un danger qu’on sous-estime) et la fameuse scène de fin est effectivement somptueuse et forte, en ce sens qu’elle est effroyablement géniale. Et c’est de la série B alors les clichés des rednecks dans leur trou perdu au milieu du désert ça fonctionne à fond, les incohérences de scénar ça pourrait le faire et même le coup de la belle scientifique indépendante qui oublie son égo pour répondre aux avances (entendez par là harcèlement sexuel) du héros j’aurais pu le tolérer à la limite. Mais voilà, dès la première araignée écrasée c’était foutu pour moi. Mon esprit s’est fermé et j’ai beau comprendre tous les arguments des gens qui ont aimé ce film ça ne change pas mon ressenti.
Si ça avait été livre, j’aurais mis un joli 9 et je l’aurais recommandé.